Les Français ne sont pas prêts à la suppression du ticket de caisse

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Le 1er août prochain marquera une étape significative pour les Français, avec la mise en œuvre de la suppression systématique du ticket de caisse et de carte bancaire dans les commerces et établissements adaptés au public, conformément à la loi de 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire. L'objectif de cette mesure est double : économiser du papier et protéger la santé des consommateurs. En effet, il est estimé que pas moins de 30 milliards de tickets sont imprimés chaque année, engloutissant ainsi près de 150 000 tonnes de papier. Une étude réalisée par OpinionWay pour Perifem a révélé des résultats quant à la perception et l'acceptation de ce bouleversement.

Bien que la majorité d'entre eux se montrent favorables à cette mesure (73 % pour le ticket de caisse et 69 % pour le ticket de carte bancaire), des inquiétudes et des réticences persistent. Avant même l'entrée en vigueur de la loi, les Français entretiennent un rapport ambivalent avec le ticket de caisse. D'un côté, il revêt une importance particulière pour les consommateurs, qui l'utilisent principalement pour vérifier le détail de leurs achats (89 % déclarent le faire systématiquement) et conserver des justificatifs d'échange ou de garantie (87 %). En outre, les bons de réduction sont un motif supplémentaire de conservation pour les trois quarts des sondés (73 %). Cependant, malgré cette utilisation fréquente, ils sont vite négligés, et plus de la moitié des répondants (54 %) admettent avoir une accumulation de ces papiers dans leur portefeuille ou vide-poches, 41 % avouent même jeter leur ticket par erreur, et 38 % préfèrent le jeter dès leur sortie du magasin, sans même le consulter.

Bien informés sur la loi à venir, avec 85 % d'entre eux ayant connaissance de l'arrêt de l'impression systématique, les Français semblent néanmoins peu enclins à adopter rapidement le ticket dématérialisé. Dans de nombreux cas d'achat, ils continueront de demander l'impression d'un ticket papier, notamment pour les achats d'électroménager (91 %), de cadeaux (87 %), d'articles de mode (83 %) et d'articles de maison (85 %). Seules les stations-service (64 %) et les boulangeries (36 %) semblent épargnées par cette demande d'impression. Toutefois, la suppression du ticket de caisse ne signifie pas que les habitants de l'hexagone sont totalement réfractaires aux nouvelles technologies. Une majorité serait prête à adopter des alternatives dématérialisées, telles que la carte de fidélité (59 %), le QR code (53 %) ou la saisie de leur adresse e-mail (50 %) en caisse. Cependant, ils refusent généralement de divulguer leur numéro de téléphone (63 %) ou leur adresse e-mail (54 %) à l'oral, préférant ainsi éviter de donner des informations personnelles devant d'autres clients ou vendeurs (respectivement 76 % et 70 % d'entre eux se sentent gênés par cette pratique). Ils manifestent également des craintes liées à la dématérialisation des tickets de caisse. En effet, deux tiers d'entre eux (66 %) redoutent de recevoir des promotions non sollicitées en fournissant leurs informations de contact à un magasin, et près d'un sur deux (49 %) craint que certains commerces refusent de lui remettre un ticket papier sur demande. Bien que la majorité se montre favorable à cette mesure, la demande persistante d'impression de tickets papier dans de nombreuses situations d'achat témoigne d'une réticence à adopter pleinement les solutions dématérialisées. Les craintes concernant la divulgation d'informations personnelles et la réception de promotions non désirées ajoutent une couche de complexité à cette transition.

La mise en œuvre de la loi au 1er août 2023 sera donc un test crucial pour évaluer l'adaptation des Français à cette évolution de leur consommation quotidienne et l'acceptation progressive du ticket dématérialisé. Il reviendra aux commerces et aux autorités de mettre en place des solutions convaincantes et rassurantes pour faciliter cette transition et inciter les consommateurs à s'approprier ces nouvelles pratiques.

 

(Source : Étude OpinionWay pour Perifem, réalisée sur un échantillon de 1063 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus, par questionnaire auto-administré en ligne sur le système CAWI. Enquête réalisée les 15 et 16 février 2023).

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