Les usages numériques scrutés par l’ARCOM et l’ARCEP dans leur 3ème Référentiel

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L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) et l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) ont conjointement publié mardi la 3ème édition de leur référentiel des usages numériques en France. Il rend ainsi compte via des éléments chiffrés du déploiement des réseaux fixes, de la couverture des réseaux mobiles, de l’accès à internet, de l’équipement des foyers, des usages d’internet, de l’impact environnemental du numérique et des pratiques audiovisuelles et culturelles., Parmi les nouvelles données accueillies par cette étude dans sa nouvelle mouture : le déploiement des réseaux 5G, l’équipement en objets connectés, l’évolution du trafic internet vers les principaux fournisseurs d’accès à internet, le livestream musical, les usages de recherches de photographies en ligne ou le blocage des sites qui diffusent du sport illicitement.

Alors, côté enseignements ? L’enquête pointe la progression « toujours importante » du nombre d’abonnements au très haut débit sur les réseaux fixes (65% à la fin du troisième trimestre 2022, +9 points en un an). Le nombre d’abonnements en fibre optique atteint quant à lui 17,1 millions au 30 septembre 2022, soit 54 % du nombre total d’abonnements à haut et très haut débit (+11points en un an). Parallèlement, l’usage d’internet continue de progresser fortement. Le trafic entrant vers les principaux fournisseurs d’accès à internet augmente de 25% en un an au deuxième semestre 2021, une croissance toutefois inférieure à celle du deuxième semestre 2020 (+50%).

Le référentiel relève en outre que le téléviseur reste le premier équipement des foyers et que 84 % du parc est connecté à Internet [1]. Le nombre d’utilisateurs de VàDA (vidéo à la demande par abonnement) continue de progresser avec 9,4 millions d’utilisateurs quotidiens en moyenne au deuxième semestre 2022 [2]. À l’inverse, la consommation illicite diminue « de manière notable pour le sport notamment grâce aux mesures prises par l’Arcom pour lutter contre cette pratique » (-8 points en 2022), ainsi que pour les films et les séries TV (- 6 points en 2022). L’étude pointe également le fait que d’autres équipements numériques se diffusent également dans la population : c’est le cas, par exemple, des enceintes connectées avec assistant vocal ou plus généralement des objets connectés. La part des détenteurs d’objets connectés progresse ainsi de 7 points par rapport à 2020 pour atteindre 40%. De même, elle nous permet d’observer qu’en 2022, près de la moitié des internautes avaient déjà consommé un contenu de livestream musical, dont les offres se sont largement développées pendant la crise sanitaire. L’année précédente, près de 8 internautes sur 10 avaient effectué une recherche de photos sur internet.

Enfin, le référentiel des usages numériques aborde aussi l’enjeu de l’empreinte environnementale des usages. En 2020, rappellent l’ARCOM et l’ARCEP, le numérique représente 2,5 % de l’empreinte carbone nationale et ce sont les terminaux qui sont à l’origine de la majeure partie de cet impact (80%). À l’horizon 2030, si rien n’est fait pour réduire l’empreinte environnementale du numérique et que les usages continuent de progresser au rythme actuel, le trafic de données serait selon les projections, multiplié par 6 et le nombre d’équipements serait supérieur de près de 65 % en 2030 par rapport à 2020. Il en résulterait une augmentation de l’empreinte carbone de 45% entre 2020 et 2030. Néanmoins, observe l’enquête 2023, certains efforts ont pu être constatés pour réduire l’empreinte carbone du numérique. Par exemple, les émissions de gaz à effet de serre des principaux opérateurs de communications électroniques ont diminué en 2019 et 2020, malgré la progression ininterrompue de la consommation énergétique des réseaux, avec la poursuite des déploiements et le développement des usages. Mais il reste encore des leviers à activer, note-t-elle, notamment pour allonger la durée de vie des terminaux. Ainsi, seuls 13 % des téléphones mobiles ont-ils été achetés reconditionnés et 10 % des détenteurs de téléviseurs ont acheté leur téléviseur principal de seconde main. Toutefois, une majorité des téléviseurs principaux remplacés sont réutilisés, donnés ou vendus à des fins de reconditionnement. Pour consulter l’intégralité du Référentiel, c’est ici.

 [1] Téléviseurs connectés accédant à internet via un décodeur TV FAI, une TV de type Smart TV, une console de jeu connectée, un boîtier tiers (OTT) et/ou un ordinateur.

[2] Après une période de stabilité du nombre moyen d’utilisateurs quotidiens de la VàDA entre le deuxième semestre 2021 et le premier semestre 2022, ce chiffre repart à la hausse au deuxième semestre 2022, représentant un taux de pénétration de 17,5 % des individus de 15 ans et plus – Source : Médiamétrie Global Vidéo/ 37 500.

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