Modification partielle du traitement des personnalités sur Facebook et Instagram par Meta
Meta va modifier son traitement des messages problématiques publiés par des personnalités sur Facebook et Instagram après les reproches émis par son conseil de surveillance, sans toutefois appliquer certaines recommandations clés concernant la transparence, selon un communiqué publié vendredi.
L'entreprise retire habituellement rapidement les messages ou images enfreignant potentiellement ses règlements quand ils sont signalés. Mais elle accorde un traitement de faveur à certaines organisations et responsables politiques, patrons, annonceurs, journalistes et célébrités, prenant plus de temps pour examiner leurs contenus afin d'éviter des jugements trop hâtifs. Le conseil de supervision de Meta, une entité qualifiée d'indépendante mais financée par l'entreprise, avait fustigé en décembre ces privilèges, accusant l'entreprise de faire passer ses intérêts économiques avant la nécessité de modérer les contenus. Il avait alors proposé 32 recommandations pour rendre plus transparent, plus réactif et plus juste ce programme de modération baptisé "cross check".
Le groupe a indiqué vendredi qu'il allait mettre en oeuvre, complètement ou partiellement, 26 d'entre elles, et étudier la faisabilité de l'une d'entre elles. Il a en revanche rejeté cinq autres. Meta refuse notamment de rendre publique les personnalités bénéficiant d'un traitement privilégié pour des raisons commerciales - parce qu'elles paient l'entreprise pour ses services ou génèrent du trafic -, estimant que cela pourrait les "identifier comme des cibles potentielles pour des acteurs malveillants". Le groupe ne souhaite pas non plus mettre en oeuvre un processus formel permettant aux personnalités, y compris gouvernementales, de postuler à "cross check". L'entreprise de Mark Zuckerberg n'a pas non plus voulu interdire à son équipe chargée des relations avec les acteurs gouvernementaux de prendre des décisions sur l'inclusion de certaines personnalités dans la liste, alors que le conseil avait souligné que cela créait des conflits d'intérêts "inévitables".
Meta a en revanche accepté de limiter la visibilité des messages potentiellement problématiques en attendant leur examen et de faire des différences entre les utilisateurs à protéger pour des raisons en lien avec les droits humains, comme les ONG ou les journalistes, et pour des raisons commerciales. Meta prévoit aussi de modifier ses systèmes opérationnels pour que les décisions soient rendues plus rapidement et de faire des rapports réguliers sur "cross check".
Métavers : Meta revoit les prix de ses casques de réalité virtuelle
Par ailleurs, Meta, qui peine à faire fructifier ses investissements dans le Métavers, va sabrer de 33% le prix de son casque de réalité virtuelle le plus onéreux et de 14% celui d'un autre modèle. Ainsi, à partir du 5 mars aux Etats-Unis et au Canada, et du 15 mars dans les autres pays où il est disponible, le Meta Quest Pro, conçu pour des usages professionnels, sera-t-il vendu à 1.000 dollars, au lieu de 1.500 dollars. Le Meta Quest 2, un casque davantage destiné aux jeux, sera disponible à 430 dollars au lieu de 500 dollars à partir du 5 mars dans une vingtaine de pays. La maison mère de Facebook et Instagram a investi des dizaines de milliards de dollars dans ces casques et ses plateformes, mais la division regroupant ces nouvelles activités, Reality Labs, a perdu 13,7 milliards de dollars en 2022, suscitant le scepticisme des investisseurs quant à cette nouvelle stratégie. Sur son blog, Meta souligne être toujours "engagé à construire un marché de réalité virtuelle prospère pour les développeurs, les entreprises et les créateurs". L'objectif de l'entreprise "a toujours été de créer du matériel abordable pour que le plus grand nombre de personnes possible puisse profiter de tout ce que la réalité virtuelle a à offrir", ajoute le groupe.