Obsolescence programmée : nouvelle plainte en France contre Apple
L'association Halte à l'obsolescence programmée (HOP) a annoncé mercredi avoir déposé plainte contre le géant américain des smartphones Apple qu'elle accuse de limiter les possibilités de réparation de ses appareils par des réparateurs non-agréés, selon un communiqué. L'association, qui avait déjà obtenu en 2020 la condamnation d'Apple à 25 millions d'euros d'amende pour défaut d'information dans l'affaire dite des batteries, vise cette fois la pratique dite de la "sérialisation". Cette méthode "consiste à associer les numéros de série des composants et périphériques d'un produit à celui de l'iPhone via notamment des micro-puces.
Cette pratique touche, depuis peu, les pièces les plus fréquemment soumises aux pannes (écrans, batterie, caméra...)", explique l'association dans son communiqué. HOP rapporte avoir documenté dans sa plainte de "près de soixante pages" de "nombreux cas" dans lesquels des dysfonctionnements ont été constatés après la réparation d'une pièce "même identique et d'origine" mais "non autorisée par les logiciels Apple". Ces problèmes "peuvent également être déclenchés lors d'une mise à jour (comme dans le cas récent d'un écran tactile réparé sur un iPhone XR rendu inutilisable après la mise à jour iOS 16). Tandis qu'un simple retour à l'iOS15 permet de corriger cette panne, Apple ne l'autorise pas, préférant incriminer un écran non d'origine Apple qui provoque un problème de tactile", détaille l'association.
"Ces dysfonctionnements constatés de manière répétée, sans information et sans solution apportée au consommateur ou au réparateur, ne sont pas de simples bugs. Ils visent à désavantager la réparation indépendante ou le reconditionnement, au profit de la vente de smartphones neufs ou de la réparation captive, à des prix souvent dissuasifs pour le consommateur", martèle l'association. Cette plainte est déposée au lendemain de l'ouverture aux particuliers français d'un premier catalogue de pièces détachées Apple destinées aux iPhones et aux Macbook, près de trois ans après le vote de la loi antigaspillage pour une économie circulaire qui rendait obligatoire la mise à disposition par les fabricants de certaines pièces.
Contacté mercredi, Apple n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP. Le 21 décembre 2017, le groupe américain, qui commercialise chaque année un nouveau modèle de son téléphone vedette, avait reconnu qu'il bridait volontairement les performances du téléphone après un certain temps dans le but "de prolonger la durée de vie" de celui-ci.