Les journalistes français et leurs relations à leur travail et aux RP
Cision, société qui propose des solutions autour des RP, de l'influence, de la veille ainsi que des analyses médias à l’attention des professionnels de la communication, a publié mardi la 13ème édition de son panorama de l’état des médias et de l’évolution du métier de journaliste dans le monde. Ce sont ainsi 3 890 journalistes, originaires de 17 pays dont 10 % en France, représentant plus de 2 160 organes de presse qui ont été interrogés entre janvier et février 2022. Et pour les journalistes de l’hexagone ?
Selon l’enquête, 48% des journalistes se disent satisfaits de leurs relations avec les communicants. Si le chiffre peut sembler en deçà des attentes, il s’explique selon Cision pour le fait que 30% d’entre eux estiment que les professionnels des RP ne comprennent pas leur audience et leur ligne éditoriale (vs 23% au niveau mondial). Les journalistes français indiquent également que moins de 50% des communiqués de presse sont pertinents. Ayant le sentiment d’être « sur-sollicités », ils sont 37% a indiqué être contactés plus de 100 fois par semaine. Dans ce contexte, en France, 60% des journalistes estiment que la confiance de la population envers les médias s’est encore dégradée cette année alors que « pour la 1ère fois depuis 2017 », pointe Cision, ils s’affichent plus pessimistes que dans le reste du Monde (60% vs 57%). Pour eux, le principal défi est celui de la lutte contre les fake news, à 42% vs 22% en 2021. Il est de 32% pour le reste du monde. Sans véritable surprise, 47% des journalistes interrogés soulignent avoir des difficultés à tenir le rythme de travail dans un timing où 35% d’entre eux prévoient leurs articles moins de 24h avant leur parution. Parallèlement, la réduction des effectifs au sein des rédaction amènent non seulement les journalistes à être polyvalents, mais également à être « particulièrement » productifs. La majorité couvre au moins 5 domaines d’activité et 29% réalisent 10 sujets par semaine, selon l’enquête.
Communiqués de presse et attachés de presse au cœur du système
Si pour 78% des journalistes français, le communiqué de presse est « utile » et figure en tant que « premier contenu attendu », alors que dans le reste du monde cet item est à seulement… 7%. En France, les attachés de presse se positionnent comme deuxième source jugée utile par les journalistes (45%). Ceux-ci ont détrôné en France les grandes agences (AP, AFP, Bloomberg…) qui reculent à la troisième place (43%). Du côté des attentes des journalistes, 73% d’entre eux affirment que les communicants leur fournissent des données et sources fiables au moment où ils en ont besoin. Plus de la moitié d’entre eux escomptent que ces derniers comprennent leur audience et ce qui l’intéresse (53%) mais également qu’ils arrêtent de les spammer (50%).
L’émergence du communiqué avec contenus multimédias
Plus étonnant, en France, intégrer du multimédias dans le communiqué de presse (vidéos, photos, contenus cliquables et interactifs, post réseaux sociaux) est une vraie attente des journalistes qui « émerge cette année », souligne Cision. Dans le reste du monde, les journalistes sont 60% à déclarer être même plus enclins à traiter un communiqué de presse quand il contient des éléments multimédias. Enfin, 77% des journalistes français (vs 67% dans le reste du monde) mettent en avant, et en tête, leur agacement à l’envoi par les communicants de communiqués de presse « non pertinents ». Sur l’usage des réseaux sociaux, les journalistes français plébiscitent Linkedin (59%), Twitter (54%), Facebook (52%) et plus loin derrière Instagram (28%). A l’inverse, les journalistes étrangers sont plus friands d’Instagram (44%). Quant aux réseaux plus récents comme TikTok ou Snapchat, leur utilisation est « encore anecdotique » en France comme dans le Monde (Moins 5% pour TikTok, mois de 1% pour Snapchat), conclut Cision.