CMI France rachète Usbek & Rica
CMI France (Marianne, Elle, etc.), le groupe du Tchèque Daniel Kretinsky, a annoncé jeudi l'acquisition pour un montant non dévoilé du magazine trimestriel Usbek & Rica, une nouvelle prise pour l'homme d'affaires qui multiplie les investissements dans l'Hexagone depuis quatre ans.
Fondé en 2010 par le journaliste Jérôme Ruskin avec "la volonté de démocratiser les grands enjeux d'avenir" comme l'environnement ou la technologie, Usbek & Rica est un "média multicanal plébiscité pour son expertise éditoriale originale et visionnaire", assure CMI France dans un communiqué. Avec 8.000 exemplaires vendus chaque trimestre sur abonnement et dans certaines librairies, le titre se compose ainsi d'une plateforme en ligne qui revendique "4 millions de visiteurs uniques par an", d'un studio à destination des entreprises et institutions, et d'un "lab pour créer des nouveaux formats et des dispositifs innovants", est-il précisé.
Avec cette transaction, Daniel Kretinsky ajoute ainsi un nouveau média tricolore à son portefeuille, à défaut d'avoir pu mettre la main sur M6, chaîne pour laquelle il avait formulé une offre mais qui n'est plus à vendre. Depuis 2018, le magnat tchèque, déjà à la tête d'un petit empire médiatique dans son pays et d'un puissant groupe énergétique, a racheté les magazines du groupe Lagardère Active (dont l'emblématique Elle et Télé 7 jours), l'hebdomadaire Marianne, 49% des parts de Matthieu Pigasse dans Le Monde et plus de 5% du groupe TF1. En octobre 2021, CMI France a lancé l'hebdomadaire politique "Franc Tireur", dont la ligne éditoriale revendiquée est "le combat contre les populismes", avec à sa tête l'ancien directeur de rédaction de L'Express Christophe Barbier. En septembre, l'homme d'affaires a volé au secours du quotidien Libération, le renflouant à hauteur de 15 millions d'euros jusqu'à son retour à l'équilibre attendu en 2026, sans pour autant en devenir actionnaire. Daniel Kretinsky va ainsi prêter 14 millions d'euros au titre pour garantir son financement pendant quatre ans. Il s'est aussi engagé à soutenir à hauteur d'un million le "Fonds de dotation pour une presse indépendante" auquel le groupe Altice a cédé Libé il y a deux ans, et a obtenu un siège à son conseil d'administration.