Une pétition pour l’extinction « définitive » des écrans numériques publicitaires
Une pétition demandant "l'extinction définitive des écrans numériques publicitaires" a été lancée par plusieurs associations et avait recueilli mardi la signature de personnalités politiques écologistes et de gauche.
"Par cette pétition, nous défendons une mesure d'urgence, juste socialement et écologiquement : éteindre définitivement les écrans numériques publicitaires", indique le texte adressé au président Emmanuel Macron, à l'initiative de plusieurs associations (Résistance à l'agression publicitaire, Greenpeace, Alternatiba, Plein la vue, ANV-Cop21). Ces écrans apparaissent "comme une véritable incohérence dans une société toujours plus marquée par l'urgence écologique et sociale, dans un contexte de crise énergétique et d'incitation à la sobriété", jugent les signataires. L'extinction nocturne des enseignes et publicités lumineuses, décidée par le gouvernement, est "une réponse nécessaire mais dérisoire", jugent-ils, car elle "ne répond pas au problème des pics de consommation le midi et en soirée".
Le texte avait été signé par quelque 2.000 personnes mardi en début d'après-midi, dont des élus écologistes (le maire de Grenoble Eric Piolle, le député Julien Bayou), des députés insoumis (Mathilde Panot, François Ruffin), socialiste (Dominique Potier), ainsi que des responsables associatifs comme la directrice générale d'OXFAM France, Cécile Duflot. Cette pétition intervient au moment où l'approvisionnement énergétique de la France se trouve sous tension pour l'hiver prochain, notamment d'un point de vue électrique, avec un nombre important de réacteurs nucléaires à l'arrêt pour maintenance mais aussi pour des problèmes de corrosion.
L'Ademe s'était penchée en 2020 sur l'impact des panneaux publicitaires numériques. L'agence publique dénombrait en France l'année précédente 55.000 panneaux publicitaires numérique contre 40.000 en 2017. "Un écran publicitaire LCD numérique de 2 m³ consomme 2.049 kWh/an, ce qui est proche de la consommation moyenne d'un ménage français pour l'éclairage et l'électroménager (sans le chauffage)", faisait remarquer l'Ademe. La Convention citoyenne pour le climat avait proposé en 2020 l'interdiction des écrans vidéo publicitaires "dans l'espace public, les transports en commun et dans les points de vente".