L’Autorité nationale des Jeux fixe les règles de la publicité du secteur
L’Autorité nationale des jeux (ANJ) a dévoilé hier un plan d’action visant à mieux encadrer les pratiques publicitaires des opérateurs de jeux d’argent et de hasard, par des "lignes directrices" et des "recommandations" visant à prévenir le jeu excessif et la protection des mineurs. L’ANJ s’était engagée à mieux encadrer ces pratiques au vu de la "pression publicitaire forte et inédite des opérateurs de paris qui s’est accélérée en 2021", en particulier pendant l’Euro de foot en juin, juillet dernier, a dit à l’AFP sa présidente Isabelle Falque-Pierrotin. Elle peut au bout du compte prononcer des sanctions en cas d’entorse aux règles qu’elle fixe. Six mois plus tard, au terme d’une consultation en ligne ayant réuni opérateurs de jeux d’argent, publicitaires, professionnels de santé, associations de soin, fédérations sportives, communauté éducative et grand public, l’autorité a voulu définir des règles claires, qui seront "pleinement opérationnelles" en septembre, soit avant la Coupe du monde de football de novembre décembre. Depuis l’an dernier, l’ANJ approuve la stratégie promotionnelle annuelle des 15 opérateurs de jeux agréés (FDJ, PMU, Winamax, Unibet, Vbet, Zebet, Zeturf…). Les "lignes directrices" dévoilées mercredi, qui interprètent le décret du 4 novembre 2020 sur les communications commerciales liées au jeu, sont "des outils de droit souples" adaptés à un "environnement numérique très éclaté", précise Mme Falque-Pierrotin. Ainsi, la publicité est interdite quand "elle incite à une pratique de jeu excessive", la "banalise" ou la "valorise", dit le décret : pour l’ANJ cela proscrit les "scènes d’excitation ou d’émotion d’une intensité disproportionnée" ou qui assimilent le jeu à un "exploit", rapprochant le joueur d'"un sportif de l’extrême". La publicité pour le jeu ne doit pas non plus présenter celui-ci comme une option alternative au travail rémunéré, ni comme une "solution face à des difficultés personnelles", c’est-à-dire, détaille le régulateur : "une échappatoire pour supporter une rupture amoureuse, une maladie" notamment. Ne pouvant viser les enfants ni les adolescents, la publicité n’utilisera pas d’activités ou d’œuvres culturelles prisées par eux. L’ANJ formule aussi des recommandations visant à faire baisser la pression publicitaire : pour la télévision et la radio, elle recommande trois communications par coupure publicitaire au maximum, tous opérateurs confondus. Pour les sites internet et réseaux sociaux, elle préconise une limite de "trois communications commerciales par jour et par support".