Premiers bénéfices pour Marsactu
Racheté par ses journalistes il y a cinq ans, le site d'investigation marseillais Marsactu a engrangé cette année pour la première fois des bénéfices, s'est félicité mardi son rédacteur en chef Benoît Gilles, saluant le pari réussi de "vivre grâce à ses lecteurs". Avec 5.000 abonnés à la fin 2020, "pour la première fois, nous sommes bénéficiaires", s'est réjoui M. Gilles auprès de l'AFP. Marsactu est un média "tout en ligne" payant, dont les salariés sont les actionnaires majoritaires. Relancé grâce au financement participatif, le site est aussi détenu à 22% par 63 lecteurs (les "Amis de Marsactu") et à 11% par Mediapart, entré au capital en 2018. "Nos revenus viennent à environ 95% de nos abonnés", précise M. Gilles. Comme "média de proximité", Marsactu reçoit aussi une subvention du ministère de la Culture. Dès son lancement en 2010, Marsactu.fr s'est spécialisé dans l'enquête, une tendance qui s'est affirmée avec sa refonte en 2015, après son dépôt de bilan et sa reprise par ses journalistes réunis en SAS. Le site a connu "une accélération sans précédent", selon Benoît Gilles, après le drame de la rue d'Aubagne, lors duquel huit personnes sont mortes dans l'effondrement de deux immeubles du centre-ville de Marseille, et qui a révélé l'ampleur du problème du mal-logement dans la deuxième ville de France. Marsactu, qui avait déjà réalisé de nombreuses enquêtes sur ce phénomène, dont une sur les deux immeubles concernés, a alors connu une audience nationale. Le site a aussi bénéficié de la crise du Covid-19, notamment lors de la publication en plein confinement d'un grand portrait du Professeur Didier Raoult, toujours selon son rédacteur en chef. Pour ses cinq ans, la rédaction a sorti un "Best of" imprimé de ses meilleurs articles, en vente sur le site internet. Dans les années à venir, la rédaction souhaite "devenir un média de référence" en dehors de Marseille, sur tout le territoire métropolitain, sur lequel elle publie déjà des articles.