En cas de doute : appelez le 119
Innocence en Danger et Rosapark sensibilisent au rôle des voisins et à l’importance du signalement via le numéro d’urgence le 119. Les chiffres des infanticides sont effrayants : en France, un enfant meurt tous les 5 jours sous les coups d’un proche (1) et 36% d'entre nous estiment qu’au cours des dernières années, un cas de maltraitance d’enfant s’est probablement ou certainement produit dans leur entourage (2). Plus effrayant, six personnes sur dix soupçonnant des maltraitances dans leur entourage n’agissent pas (3). Par peur de signaler. De dénoncer. De s’immiscer dans la vie privée et parce qu’on a peur de se tromper. . Mais "contre l’enfance maltraitée, il ne suffit pas de s’indigner. Il faut se mobiliser, dénoncer, agir. Cette année, cela fera 20 ans que nous menons une lutte acharnée pour la protection de l’enfance" rappelle Homayra Sellier, fondatrice et présidente d’Innocence en Danger (IED). Pour marquer cet anniversaire, IED a fait appel à l’agence Rosapark pour développer une campagne pour "donner aux citoyens Français le réflexe de signaler". Jean François Sacco, co-fondateur et directeur de la création chez Rosapark explique que "pour mobiliser les Français autour du signalement, il ne suffit pas de leur dire. Il faut les toucher émotionnellement et les responsabiliser. Et pas seulement les professionnels travaillant avec les enfants, ou les services publiques, mais tous les Français. Car nous sommes tous potentiellement à quelques centimètres d’un drame... en tant que voisin".
Juste un mur
L'agence a mené une action sur la place de la République jeudi 22 octobre. Baptisée "Juste un mur", elle donnait à voir et à toucher de vrais pans de murs. Des murs qui séparent les voisins des victimes. Trois murs représentant trois histoires tragiques.
Le cas d'une petite fille de 4 ans morte sous les coups de son beau-père le 13 avril 2008 dans sa salle de bain, après de nombreux mois à subir les pires atrocités. Celui d'un petit garçon de 4 ans battu à mort par son beau-père le 3 octobre 2003, dans sa chambre, après des mois de sévices et d’humiliations et celui d'un autre garçon, mort le 9 août 2003 dans son salon, après des multiples coups et sévices. "Sur la tranche du mur, un panneau raconte en quelques lignes ces drames et matérialise la distance d’à peine 30 centimètres, qui séparait l’enfant du voisin". Avec ce message clair "Si vous avez un doute, appelez le 119". "Protéger un enfant, c’est un acte citoyen. Signaler, c’est une obligation légale et doit devenir un réflexe. Mais parce que trop de Français ont encore peur de signaler, peur des conséquences de cet acte, nous avons voulu adopter une approche plus pédagogique, plus rassurante. Nous avons donc associé à cette installation impactante, un dispositif digital pédagogique autour des signes et du 119. Car comment signaler si on ne sait pas voir les signes qui doivent nous y amener ? " continue Homayra Sellier.
1 - étude « L’Inspection générale interministérielle du secteur social », 2019
2- Etude Harris Interactive pour l’association L’Enfant Bleu – Octobre 2017
3 - Association Enfant Bleu, 2018