Perrier restaure son statut
Perrier était-elle perdue ? Pas vraiment, mais la boisson à bulle du groupe Nestlé avait laissé insensiblement son environnement grignoter sa position. « Il fallait lui redonner son statut, sa stature », admet Emmanuel Ferry, coprésident d’Ogilvy Paris. Le brief : « retrouver la grande marque historique » quelque effacée et "renforcer son autorité". Pour cela, l’agence n’a pas hésité à retourner à la source en allant sonder deux des responsables des campagnes historiques, Daniel Sicouri, ancien patron d’Ogilvy et son client de l’époque, Richard Girardot qui dirigeait alors Perrier. « Nous les avons passé une journée à parler avec eux pour retrouver les grandes règles qui régissaient la pub Perrier de l’époque », explique l’actuel dirigeant de l’agence. De ce brain storming mémoriel est sorti une série de « grandes règles » telles que « l’extrême désir, la folie, le caractère intemporel et la simplicité de celle-ci ». A quoi s’ajoute l’obligatoire « pssh » qui déclenche tout.
Le film de Cary Joji Fukunaga qui fut notamment le réalisateur de la série True Detective, répond très exactement à ces règles. La course folle dans un univers de western qui pourrait être de Sergio Leone si l’action n’était pas aussi vive, est celle d’une femme forte et protectrice qui réserve au spectateur une belle surprise finale. L’intemporalité est quant à elle donnée par le « Concerto pour une voix » de Saint Preux, qui renvoie les plus anciens aux années 70. Un ancrage historique renforcé par le retour de la signature : « De l’eau, de l’air, la vie ». Dévoilé hier à Roland Garros, dans une atmosphère plus fraîche que prévue et sans l’événement RP qui aurait dû se produire, le film a été tourné cet été à Athènes.
Outre ce film, qui sera décliné en divers formats, du web à la version longue de 1 :40 pour des événements à venir, la campagne sera déclinée en print avec une création originale, inspirée du même univers, à découvrir très vite.