Carole Goudal (Sud Ouest Publicité) : « nos clients qu'il faudra accompagner autrement »

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4ème semaine de confinement… CB News poursuit ses rencontres, initiées le 17 mars, avec les acteurs de la publicité, du marketing, des marques, des médias et de la high-tech. Aujourd’hui, Carole Goudal, directrice de Sud Ouest Publicité, régie des titres Sud-Ouest, Charente Libre, Dordogne Libre, etc.

Après la stupéfaction, comment va la régie avec cette 4ème semaine de confinement ?

Sud Ouest publicité (SOP), ainsi que les autres services du Groupe Sud Ouest sont totalement mobilisés depuis le début de crise sanitaire. Mobilisés pour la protection de nos collaborateurs, afin de pouvoir accompagner nos clients et lecteurs tout au long de cette crise, dans les meilleures conditions. Le groupe a déployé un énorme dispositif de télétravail pour le maximum de collaborateurs, et je dois avouer que les résultats sont encourageants, les collaborateurs sont impliqués et motivés pour rester unis et solidaires vis-à-vis de leur entreprise et leur travail, et le management soutient et encadre les actions. Nous découvrons tous de nouveaux modes de travail, de communication, commerciaux, journalistes, fonctions supports, et ça marche, ça fait réfléchir pour l'Avenir....

Vos process, vos dispositifs publicitaires, vos clients… Tout était à revoir ? Une gageure ?

En interne chez SOP, nous avions déjà engagé une transformation profonde, tant dans nos organisations, nos outils, nos process et nos offres, car nos équipes sont réparties sur tout le territoire de l'Aquitaine, et il faut être en permanence toujours plus proches d'eux, car nos offres sont riches et sans cesse renouvelées. En parlant de process collaboratif, notre outil CRM (Sales force) est un outil précieux, qui nous permet de consulter notre base clients à distance, de chez soi, ce qui est très utile en cette période. Nous avons également été très réactifs au niveau de nos offres.

Les rédactions ont su s'adapter et construire de nouvelles offres, et nous avons adapté ainsi nos offres commerciales avec notre service marketing, afin de répondre au mieux aux attentes de nos annonceurs. Sur le print, l'idée étant de simplifier l'accès de nos inventaires (format et éditions) à nos annonceurs, institutionnels, banques, Grandes entreprises locales, restés fidèles à nos marques en cette période de crise.

Sur le digital, nous avons enrichi notre offre, au vu de l'audience croissante, et du nombre de PAP disponible. À ce sujet, nous avons décidé de faire un don d'inventaires à l'Établissement français du sang (EFS), qui joue un rôle capital dans ce combat, mais également nous avons offerts de nombreux « publi info » aux annonceurs d'utilité publique. Le journal Sud-Ouest a également lancé sa première initiative solidaire, « Courses contre la montre », qui vient en aide aux commerçants, artisans, producteurs locaux, en leur permettant de débloquer de la trésorerie ou de déstocker rapidement via une plateforme digitale, et c'est déjà un beau succès.

Mesurez-vous d’ores et déjà l’impact financier d’une telle crise ?

Nous mesurons malheureusement déjà l'impact financier du bimestre mars, avril avec des pertes de chiffre d'affaires se situant au minimum à -50% versus A-1 sur nos marques, et beaucoup plus encore quand nous parlons de diversification. Nos activités de monétisation digitale restent stables et nos Annonces classées sont des activités moins touchées que la publicité commerciale. Les ventes au numéro sont également impactées. Il est certain que cette crise aura un impact plus long sur nos revenus, mais il est très difficile de pouvoir aujourd'hui le quantifier.

C'est pourquoi, face à ce contexte économique et malgré les mesures déjà engagées, le Groupe Sud Ouest a mis en place un dispositif d'activités partielles, afin de préserver les collaborateurs et l'entreprise.

Quand et comment pour les médias sortir par le haut d’une telle situation ? C'est quoi le monde d’après ?

Tout le comité de direction et le management, réfléchissent et travaillent sur nos business models de demain, qui font forts à parier que les organisations d'aujourd'hui ne seront pas celles de demain, et que les changements que nous souhaitions mettre en place en 2021, devraient voir le jour, d'ici la fin de l'année 2020. Cette crise est un moment d'accélération de l'histoire. Et avant tout cela, il y a l'après -crise, avec la reprise, et les collaborateurs à accompagner, à nourrir de nouvelles idées et de nouvelles offres, et bien entendu, nos clients qu'il faudra accompagner autrement, nous y travaillons très sérieusement, avec le marketing, le commerce, et tous services de l'entreprise.

À ce sujet, nous avons la chance d'avoir au sein de la régie, une agence de communication et de stratégie de Marque, du nom d'Eliette (prénom de la fondatrice du journal), qui réfléchit actuellement sur ce sujet, et propose des accompagnements par visio, sur la communication d'une marque après la crise, quelle stratégie adopter, quelle stratégie de communication, quelle stratégie de contenu de communication. Le lancement de cette agence s'est fait en janvier 2020, et nous devions communiquer en avril sur son lancement officiel, mais ce n'est pas vraiment le moment.

Nous nous adaptons, et les clients nous font confiance, et puis nos marques sont belles et puissantes, elles prouvent en cette période quel lien incroyable elles tissent avec nos habitants, nos entreprises, nos élus, nos institutions, et je suis certaine que la force de la PQR va nous permettre de rebondir.

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