Olivier Altmann, président jury Print & Publishing
Olivier Altmann, cofondateur d’Altmann+Pacreau était président du jury. Il décrypte ce cru 2019.
En Print & Publishing 1252 dossiers de 62 pays ont été enregistrés. 32 Lions ont été attribués 1 Grand Prix, 6 Gold, 7 Silver and 18 Bronze. Le Grand Prix a été décerné à « The Blank Edition » signé par Impact BBDO (Dubaï) pour le quotidien libanais An-Nahar. Côté français, les agences remportent 3 Lions, dont l’or pour la campagne « The Non-Issue » de L’Oréal Paris signée McCann Paris et London. Service Plan gagne un Argent pour la campagne « The GPS Quality Label » réalisée pour Auchan tandis que TBWA Paris décroche le Bronze pour la campagne « Delivery Service » de Mc Donald’s.
CB NEWS : Parlez-nous du Grand Prix ? Comment l’avez-vous choisi parmi tous les travaux ?
Olivier Altmann : Au début, nous avons élu un seul Gold, celui du publishing « The gun violence history book » (Illinois Council against hand gun violence /FCB Chicago). Ce livre retrace toute la violence provoquée par l’utilisation des armes aux USA. C’était le coup de cœur instantané et nous lui avons attribué un Gold immédiatement car il ne pouvait, de par sa catégorie (Non Profit, Ndlr), avoir de Grand Prix. Pour cette édition, il y a une vraie tendance à rapprocher la créativité et le journalisme d’information. Nous nous sommes rendus compte que, peut-être à cause du phénomène des fake news et de la lecture rapide sur internet d’informations non vérifiées, beaucoup de journaux et autres médias ont demandé à des agences de promouvoir le media print. Le Grand Prix a été donc remis à ce titre libanais An-Nahar, qui alors que le gouvernement n’arrivait pas à se former, a fait appel à Impact BBDO (Dubaï) pour créer cette campagne. Une édition spéciale « blanche » sans informations a ainsi été imprimée et vendue en signe de protestation contre l’incapacité des politiques à former le nouveau gouvernement. Sur la couverture de ce journal, les acheteurs ont écrit leurs messages aux politiciens, se sont filmés et ont partagés sur les réseaux sociaux leurs vidéos et photos. Au bout de six mois, enfin les partis politiques qui se renvoyaient la balle, ont décidé de former un gouvernement sous la pression du peuple. On s’est dit que cela méritait un un Grand Prix. Ce print promeut de façon brillante le media print lui-même. On a eu l’impression que nous étions au bon endroit pour donner un signe de ce que la créativité en print peut faire pour le journalisme. Nous avons besoin des journalistes pour avoir de l’information vérifiée, pour réfléchir mais la presse a besoin de la publicité, pas uniquement pour des raisons économiques, nous pouvons défendre la liberté et la diversité d’opinion avec notre capacité à trouver des idées. C’est aussi le sens de la campagne de l’Unesco et du New York Times (Droga5) : « Read more, listen more », dans laquelle le quotidien demandait aux lecteurs de lire les titres concurrents. Tous les journaux se sont ainsi renvoyés la balle.
CB NEWS : Quelles sont les autres tendances que vous avez notées ?
Olivier Altmann : La représentation des: femmes est un des sujets visibles dans ce palmarès. La campagne française pour L’Oréal Paris (Mc Cann) « The Non-Issue », a proposé au Vogue anglais un partenariat, afin de créer un numéro dédié, rédigé, photographié et représenté par des femmes de plus de cinquante ans. Vogue promeut généralement la jeunesse, ce numéro s’est vendu plus que celui pour lequel Rihanna faisait la une. Nous avons trouvé cela très courageux. De manière générale, sur le Print classique, il y a eu moins de choses intéressantes, contrairement à la catégorie publishing, édition ou là il y avait de nombreux cas intégrés.