Fake news : NewsGuard débarque en France

Newsguard, un service américain qui évalue les sites d'information en fonction de leur fiabilité, a annoncé mercredi son lancement en France.Dans un communiqué, NewsGuard dit avoir mis en ligne des notations pour 70% des sites d'info français. Il espère dépasser les 90% le mois prochain. Le service donne aux médias une note, attribuée par des équipes de journalistes en fonction de neuf critères de fiabilité et de transparence. Ceux qui les remplissent obtiennent un symbole en forme de bouclier vert, les recalés écopent d'un bouclier rouge et les sites satiriques sont signalés par un symbole jaune. Ces logos s'accompagnent « d’étiquettes nutritionnelles », des évaluations détaillées comme sur les emballages alimentaires.

Pour accéder à ces notations, il faut installer une extension disponible pour les principaux navigateurs (Chrome, Firefox, Edge et Safari) : elle rajoute au programme une icône qui vire au rouge ou au vert, en fonction des sites visités. L'extension NewsGuard affiche également les boucliers à côté des liens qui renvoient vers les sites notés. Ce qui permet par exemple de distinguer les médias jugés fiables ou pas par NewsGuard sur des agrégateurs qui référencent de multiples sources, comme Google Actualités, ou sur une page Facebook renvoyant vers un site externe. Elle fonctionne également désormais dans les résultats du moteur de recherche Qwant, en plus de Google et Bing.

Dans tous les cas, le service, qui se veut une aide contre la désinformation, vise à informer les internautes mais ne bloque aucun contenu. A titre d'exemple, les sites du Monde, de Mediapart ou de franceinfo sont classés "vert" par NewsGuard. En revanche, le site français du média public russe Sputnik écope d'un bouclier rouge (avec l'avertissement suivant : "Soyez vigilants : ce site web enfreint gravement les principes de base de crédibilité et de transparence"). Le site parodique Le Gorafi est lui en cours d'évaluation. NewsGuard a également annoncé l'arrivée de la directrice de l'école de journalisme de Sciences Po, Alice Antheaume, dans son conseil consultatif, un comité qui accueille déjà des personnalités comme Jimmy Wales (cofondateur de Wikipédia) et l'ex-chef de l'Otan Anders Fogh Rasmussen.

NewsGuard, lancé l'an dernier aux Etats-Unis, s'est ensuite développé au Royaume-Uni et en Italie. Il a été créé par deux journalistes, Steven Brill et Gordon Crovitz, qui détiennent la majorité de son capital, et est cofinancé par le groupe français Publicis. D'autres outils similaires ont été développés, comme l'extension Décodex (sur Chrome et Firefox) du quotidien Le Monde.

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