Saxoprint Creative Awards : les créations pour le Secours Populaire dévoilées
Les 80 000 bénévoles du Secours populaire français aident trois millions de personnes. Un million sont des enfants. Au niveau mondial ce chiffre atteint un milliard. La quatrième édition des Saxoprint Creative Awards leur était dédiée. Découvrez les créations primées d'après ce brief "un milliard d‘enfants pauvres dans le monde. Ne les condamnons pas à la pauvreté à perpétuité".
L'émotion était vive sur les bords de Seine lors de la remise des Saxoprint Awards. Quelques semaines après la disparition de Julien Lauprêtre, le président du Secours Populaire depuis plus de 60 ans, un hommage vibrant lui a été rendu devant plus de deux cents personnes. L'emblématique président aurait sans doute apprécié la qualité des créations reçues. Le concours, soutenu par CB News depuis sa création, présidé pour la deuxième année consécutive par Pascal Grégoire, président et fondateur de l‘agence lachose, a reçu plus de 850 créations print et 18 vidéos. Parmi celles-ci, six campagnes ont été récompensées : trois campagnes print, deux campagnesvidéo et une campagne digitale. Ces créations représenteront le Secours populaire français lors de différents temps forts durant un an (entre juillet 2019 et juillet 2020). "Je suis impressionné par la grande diversité des campagnes proposées. Le grand Prix du jury print montre avec beaucoup d‘émotion la souffrance des enfants lorsque des choses qui paraissent évidentes, comme aller à l‘école ou partir en vacances, ne sont malheureusement pas possibles. Le Prix du jury vidéo, quant à lui, nous rappelle en trois courts épisodes que penser aux enfants en situation de précarité ne suffit pas, mais que nous pouvons et nous devons agir. Je souhaite que ces campagnes exceptionnelles, qui seront bientôt visibles à Paris et dans toute la France, touchent un grand nombre de personnes, afin que le Secours populaire français, avec l‘aide de Saxoprint, puisse continuer à améliorer la situation des enfants en France et dans le monde" a confié Daniel Ackermann, directeur général de Saxoprint. " Environ 35% des personnes aidées en France par le Secours populaire français sont des enfants" précise Malika Tabti, directrice de la communication et de la collecte financière du Secours Populaire français, "des centaines de personnes ont mis tout leur cœur et leur talent créatif pour proposer une création pour le Secours populaire français. C‘est extrêmement touchant de voir une telle mobilisation ! Nous tenons à remercier chaque candidat. Les campagnes primées par les Saxoprint Creative Awards vont nous permettre d‘alerter largement sur la situation dramatique de la pauvreté des enfants en France et dans le monde".
Grand Prix : larmes d'enfant
Alexandra Puchnaty et Édouard Delcourt verront leur campagne représenter le Secours populaire français cette année, à travers une diffusion en 4 x 3 mètres dans 120 stations du réseau du métro parisien. Par ailleurs, la campagne sera également diffusée dans les médias partenaires la semaine du 2 juillet. « Grâce à un cadrage impersonnel et au noir et blanc, “Larmes d‘enfants” montre un enfant parmi tant d‘autres. On aimerait associer sa larme à des caprices, des états d‘âme, décrits dans la première partie de l‘accroche, mais elle cache en réalité des vérités lourdes. L‘accès limité à l‘éducation, le mal-logement, les vacances assigné à résidence, ce sont autant de situations réelles contre lesquelles agit le Secours populaire,avec votre aide » confie Alexandra Puchnaty.
« J‘ai aimé la mécanique de retournement utilisée par les créatifs. Les affiches sont d‘une grande efficacité car elles nous prennent par surprise et nous font comprendre le ressenti des enfants qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Tout cela en évitant l‘écueil du misérabilisme. Cette campagne a rapidement fait l‘unanimité au sein du jury ! » décrypte le président du jury Pascal Grégoire.
Grand Prix du jury : vidéo "Pense aux enfants pauvres"
Juliette Sananes, David Wahiche, Hugo Van Manen et Joseph Roman, étudiant de Sup de Création ont remporté le grand Prix du jury vidéo et la dotation de 3 000 € grâce à leur spot de 55 secondes "Pense aux enfants pauvres" , qui fera l‘objet d‘une diffusion sur les réseaux sociaux, ainsi que d‘un plan média TV gracieux dès le mois de novembre, à l‘occasion de la Journée internationale des droits de l‘enfant.
"On a tous entendu cette phrase : “Finis ton plat, pense aux enfants pauvres qui n‘ont rien à manger”. Projeter la cible dans une situation familière, pour mieux l‘attirer vers ce qu‘elle n‘a pas l‘habitude de faire. Confronter les parents : ce ne sont pas des phrases toutes faites qui vont résoudre le problème de la pauvreté infantile" expliquent les quatre étudiants. Pour Pascal Grégoire "ce film est digne d‘un film professionnel. Casting, montage, lumière, tout est soigné. Ce film repose sur un véritable insight et nous interpelle vraiment. C‘est vrai que nous pensons parfois aux enfants pauvres mais cela ne suffit pas, il faut agir. C‘est vraiment un travail d‘une grande qualité".
Prix Mediatransports Print : Post-It
La Guyanaise Hermine Ancel et la Marseillaise Carla Maiorana verront leur campagne affichée dans les wagons du métro parisien ainsi que dans les gares des grandes villes françaises pendant un an, dès le mois de septembre. "Inspirée du jeu pour enfants “devine-tête” et combinée avec la célèbre expression “coller une étiquette”, nous avons décider d‘opter pour une affiche impactante, simple, facilement compréhensible et capable de toucher n‘importe qui. C‘est pour cela que nous avons osé l‘étiquette “pauvre” qui est l‘élément perturbateur qui permettra au public de s‘arrêter devant cette affiche et de s‘y intéresser" expliquent-elles. De son côté Valérie Décamp, directrice générale de Mediatransports avoue avoir "découvert de belles et bonnes intentions créatives encore cette année pour ce concours, mais nous avons privilégié la réalisation, l‘originalité et surtout l‘interpellation que provoquent ces affiches".
Prix mediatransports digital : "Barreaux de prison"
La directrice artistique de l‘agence de publicité Innocean, diplômée des Gobelins, Doris Emeriaud, a reçu le prix Mediatransports digital. Sa campagne, originellement en print, sera spécialement déclinée pour l‘occasion en campagne digitale et sera diffusée en 9:16ème sur 600 écrans dans le métro parisien, ainsi que sur 500 écrans dans les gares de Paris et des grandes villes françaises la semaine du 10 septembre 2019. "Il s‘agit de l‘évocation graphique de l‘enfermement dans la pauvreté auquel sont destinés 1 milliard d‘enfants. Dans un premier temps cette image attire l‘attention : un visage d‘enfant, un regard, défragmentés, barrés. Si l‘on souhaite aller plus loin que les barreaux de prison, on peut y voir des allusions sensibles à la cassure, à la difficulté de se construire, une altération de l‘identité… J‘ai voulu interpeller, évoquer et faire sentir" explique Doris Emeriaud. "Cette campagne digitale traduit littéralement la baseline de la campagne “1 milliard d‘enfants pauvres dans le monde. Ne les condamnons pas à la pauvreté à perpétuité.” Dans cette création digitale, les barreaux sont mouvants. Nous avons le pouvoir d‘agir pour que ces enfants se libèrent de la pauvreté. Pour cela, chaque don et geste compte" poursuit Malika Tabti, directrice de la communication et de la collecte financière du Secours Populaire français. "Cette affiche agrège toutes les composantes de l‘efficacité que nous recherchons : la qualité de la réalisation d‘abord, l‘émotion que ces images suscitent ensuite et l‘information qu‘elle apporte au grand public au sujet de la pauvreté. Elle devrait véritablement susciter des dons au Secours populaire français et c‘est le plus important" conclut Valérie Decamp.
Coup de cœur vidéo Mediastransports pour Oniomanie
C'est le créatif Vincent Teffenne de l'agence Marcel qui a crée la surprise avec sa campagne vidéo sur "oniomanie". Un mot rare pour désigner l'achat compulsif. Sa campagne sera diffusée sur les écrans digitaux du réseau du métro parisien en novembre. "L‘oniomanie, ou le trouble lié à l‘achat compulsif, est ressenti dans un grand pourcentage de la population. Pour la plupart des cas, le résultat est souvent l‘acquisition d‘un bien inutile. L‘oniomanie peut être ce vêtement qui n‘a jamais quitté votre dressing ou bien cette représentation miniature d‘une borne d‘arcade oldschool que vous trouviez “amusante”. Si vous aviez à reproduire cet achat, le feriez-vous ? La réponse est non, bien évidemment. La bonne nouvelle c‘est que l‘oniomanie se guérit quand on prend conscience de la raison d‘un achat. Et le but de cette campagne est de voir l‘achat sous un autre angle. Parce que le don est un bien qu‘on fait aux autres, tout autant qu‘à soi. Parce que le don est une dépense qui a du sens" explique-t-il. Babette Auvray-Pagnozzi, fondatrice de l'agence Les Entremetterus et membre du Jury explique pour quelles raisons elle apprécie cette vidéo "c‘est un spot inattendu, étonnant et malin. Donner du sens à l‘argent, c‘est donner envie de donner, sans s‘appitoyer, sans culpabiliser. Une manière maligne de mettre en avant les vraies valeurs, celles qui nous comblent et nous rendent heureux. C‘est clair, intelligent, frais, positif, immédiat, dans la tendance actuelle avec un découpage moderne et rapide".
Prix du public "Une seule pièce suffit"
Cinq étudiants de l‘école de multimédia E-artsup Bordeaux, également créatifs à Paris dans différentes agences raflent le prix du public. "Nous avons voulu bâtir une campagne sur le mot “pièce” et ses différents sens. La pièce de monnaie étant un symbole fort du don, un archétype largement partagé par le grand public. Chacun peut participer à combattre la misère des enfants par un don, même à petite échelle, avec… une seule pièce. La force de cette proposition réside dans le fait qu‘au premier coup d‘œil, il est forcément question d‘une pièce de puzzle, les visuels sont clairs et sans équivoque. Et tout de suite après, le décalage s‘opère lorsque le lecteur comprend qu‘il est aussi bel et bien question d‘une pièce de monnaie et pas n‘importe laquelle… la sienne !" expliquent de concert Pauline Rochault, Camille Plunian, Coline Vollhardt, Guillaume Bergerolle et Yoann Ospital.
Exposition publique à l'Hôtel de Ville de Paris
Les grilles de l'Hôtel de Ville de Paris accueilleront bientôt les campagnes sélectionnées pour le vote du jury. Les visiteurs y retrouveront également toutes les campagnes primées cette année.