Fonds pour le civisme en ligne : Facebook décerne 12 prix
Facebook France a dévoilé lundi les 12 premiers lauréats de son "Fonds pour le civisme en ligne", une initiative qui s'inscrit dans des mesures annoncées l'an dernier par le groupe pour tenter de mieux lutter contre les fléaux du harcèlement et la haine sur les réseaux sociaux. Le grand prix, doté de 200.000 euros (sur un total de 1 million d'euros attribués par le fonds), a été décerné à Resonantes, qui développe une application contre les violences faites aux filles et aux femmes, selon un communiqué du réseau social. Cette application permet de s'informer, d'obtenir de l'aide auprès de structures situées à proximité, et d'alerter ses proches en cas d'urgence. Parmi les autres projets lauréats figurent un film de sensibilisation en réalité virtuelle (porté par l'association E-Enfance), un podcast contre le sexisme (Urban Prod), des formations itinérantes dans les établissements scolaires (École supérieure de journalisme de Lille) ou une campagne contre les discriminations envers les personnes LGBTI du Mouvement rural de la jeunesse chrétienne. Les autres récompensés : Cap'Ados Caen (Coup de cœur de Patrick Bruel) qui conçoit des thérapies innovantes, notamment via l'épanouissement par le théâtre Civic Fab qui a fondé des ateliers créatifs stimulants et un concours qui encourage l'esprit critique l'Ecole du Colibri qui produit des vidéos pédagogiques par, et pour, les enfants la LICRA avec le campus qui transforme les jeunes en ambassadeurs antiracistes TRALALERE, une boîte à outils numérique pour mener des expériences éducatives auprès des jeunes, sur la fabrique de l'info et la désinformation Génération Numérique, un projet "Chasseurs d'infox" en présentiel auprès de 5000 collégiens Bibliothèque Sans Frontières, pour une initiation solidaire au numérique, toutes générations confondues.
Ces prix, dont l'annonce coïncide avec les 15 ans de Facebook, seront remis ce mardi par des personnalités dont la secrétaire d'État Marlène Schiappa et le chanteur Patrick Bruel, à l'occasion de la Journée pour un internet plus sûr (Safer internet day). "C'est un début et je souhaite que de telles initiatives se multiplient", a salué Marlène Schiappa, citée dans le communiqué de Facebook, estimant que "les plateformes doivent se responsabiliser, inviter les usagers à des comportements vertueux et permettre aux utilisateurs de signaler beaucoup plus facilement ce qui les choque et doivent supprimer le plus vite possible ces contenus illicites". Le lancement de ce fonds intervient alors que la pression s'accentue sur les réseaux sociaux pour mieux lutter contre les dérives en ligne (discours de haine, désinformation...), en France comme à l'étranger, et alors que Facebook fait face à des scandales à répétition, qui vont de la diffusion de données à l'insu des usagers à la sous-estimation des manipulations politiques sur la plateforme, en passant par le recrutement de communicants aux méthodes controversées. Dans ce contexte, Facebook avait annoncé début octobre des initiatives au niveau mondial pour lutter contre le harcèlement en ligne, dont la possibilité pour les utilisateurs de masquer ou de supprimer des commentaires en un bloc (plutôt qu'un par un), et celle de signaler des cas de harcèlement dont sont victimes des amis qui n'osent pas se plaindre.
51% de ses utilisateurs français ne font pas confiance à Facebook
Par ailleurs, un sondage de l'institut YouGov publié ce lundi par le magazine L'Obs confirme la situation paradoxale du groupe américain : malgré une défiance grandissante des internautes à son égard, ses différentes plateformes (Facebook, Instagram, Whatsapp, Messenger), qui comptent plus de 2 milliards d'utilisateurs dans le monde, dominent plus que jamais le paysage des réseaux sociaux. Ce sondage montre en effet que 51% des utilisateurs français ne font pas confiance à Facebook (contre 41% qui disent lui faire confiance), mais 74% disposent d'un compte sur le réseau social, loin devant Instagram (28%), Snapchat (22%) et Twitter (20%). Ce sondage a été réalisé en ligne jeudi et vendredi auprès d'un échantillon de 1.023 personnes, représentatif de la population française adulte, et constitué selon la méthode des quotas.