MWC Barcelone 2017 : le virtuel devient réel
Retour sur le Mobile World Congress marqué par la réalité virtuelle et l'internet des objets plus que par les annonces de nouveaux modèles de smartphones par Laurent Foisset, président de Monolith Partners
L’édition 2017 vient de s’achever, elle confirme encore que c’est l’endroit de référence avec plus de 100 000 visiteurs attendus et 3 000 exposants. La French Tech étant encore fortement représentée avec plus d’une centaine de start-ups dans ses bagages. Pourtant, cet événement n’est définitivement plus celui du mobile et des fabricants, mais plus largement, celui de l’Internet of Things (IOT), de l’Intelligence artificielle et de la réalité virtuelle. Le point à garder en tête: tous ces grands mots, presque de science-fiction, sont en train de se décliner en produits et solutions réels… avec toutes les conséquences que cela implique pour le marketeurs. Il n’y a pas si longtemps, les grosses annonces du MWC étaient concentrées autour des nouveaux modèles de téléphone. Cette année, si Samsung a décalé l’annonce de son nouveau Galaxy S8, les autres constructeurs étaient encore très présents via leurs flagships: LG, ZTE, Sony…mais celui qui a généré le plus de buzz et de cohue sur son stand a été Nokia pour le retour du mythique et indestructible Nokia 3310. Ils ont réussi à accaparer la majorité des retombées media avec le plus basique des téléphones.
Le “dumbphone” a fait de l’ombre au super smartphone.
A l’opposé, il faut quand même noter qu’après le smartphone, c’est l’avènement du SuperPhone, embarquant de l’intelligence artificielle. Huawei notamment présentant un modèle haut de gamme très impressionnant. Grâce à l’intelligence artificielle, nos téléphones pourront accomplir des tâches sans Internet, voire en apprenant par eux-mêmes et prenant des décisions avant nous.
Mais le maître mot cette année c’est la réalité virtuelle. Pas un stand qui ne mette en avant les produits, les expériences…via les nouveaux casques. Nous allons entrer dans la phase de démocratisation de ces casques. Tout ça était attendu mais j’ai été personnellement frappé par le nombre de stands et la démonstration de force des constructeurs…automobiles! Ford, Mercedes promouvant leurs voitures et habitacles connectés, avec comme un symbole fort, Peugeot qui a profité du MWC pour dévoiler son nouveau concept car “Instinct”, et non au salon de l’auto à Genève dans quelques jours. L’Internet of Things (IoT) arrive en force cette année, avec de vraies démonstrations d’usages concrets. Nous ne sommes plus dans des concepts ou un potentiel en devenir mais l’IoT est une réalité aujourd’hui. Notamment dans l’univers de la santé avec ses nombreux capteurs (qualité de l’air, de l’eau, pression artérielle…), de la maison connectée…
Cela ouvre des perspectives passionnantes pour tout responsable marketing tant en conception de nouveaux services additionnels autour de leurs “core product” qu’en data qu’ils pourront en retirer afin d’optimiser la relation et la fidélisation de leurs clients. Il serait faux de croire que cela n’est réservé qu’à une catégorie d’annonceurs ou de marchés, je suis convaincu que l’innovation grâce à l’Iot peut concerner tout le monde. L’exemple d’Oral B, avec la démonstration de sa brosse à dents connectée, en est une bonne illustration : après vous être lavé les dents, vous récupérez la data sur votre smartphone vous permettant de contrôler si vous vous êtes bien brossés les dents, suffisamment longtemps, et vous pouvez même partager ces données avec votre dentiste.
Pour les marketeurs français, je vous conseille de suivre les start-ups de la French Tech, et d’imaginer des pistes de collaborations en termes de conception de nouveaux services et usages. Caracal, par exemple, qui permet de mesurer son hypertension grâce à son smartphone. J’invite donc tous les marketeurs à mettre en place des partenariats et POC avec ces différentes start-ups pour prendre un temps d’avance. Du coup, côté AdTech, en comparaison, la balade dans les stands avait un air de déjà-vu avec toujours la prédominance des stands de réseaux RTB, SSP, DMP et autres video players. Rien de nouveau non plus dans l’écosystème publicitaire mis à part la confirmation d’une année 2017 qui sera placée sur la vidéo, la visibilité et le programmatique qui resteront les facteurs de la croissance des investissements publicitaires. A noter, la relative discrétion de Google et Facebook qui n’avaient pas de stands mirobolants comme chaque année, mais juste des salles de réunion. Une tendance durable ou alors une stratégie de profil bas pour ne pas en rajouter alors que ces deux-là représentent plus de 68% des investissements publicitaires sur le mobile?