Canal+ France : guerre de trésorerie

Vivendi -qui possède indirectement 80% du capital de Canal+ France- a été assigné par le groupe Lagardère --propriétaire des 20% restants-- devant le tribunal de commerce de Paris, ont annoncé mercredi les deux protagonistes.  Le litige porte sur une convention de trésorerie conclue entre Vivendi et Canal+ France lors de la création de cette dernière en 2007. Une Canal+ audience est prévue le 21 mars.

Estimée à "300 millions d'euros au départ", "la trésorerie générée par Canal+ France n'a pas cessé de croître pour atteindre 1,6 milliard Canal+ d'euros à fin décembre 2012", selon les avocats de Lagardère.  Or "la remontée de cette trésorerie vers les étages au-dessus, c'est-à-dire Canal+ Groupe et la maison-mère Vivendi", a permis aux deux holdings de "financer sans aucun retour pour Canal+ France" des opérations de croissance externe ou des prêts pour d'autres filiales, selon Me Maurice Lantourne.  De son côté, Vivendi réfute l'argument de l'adversaire consistant à invoquer la nullité de cette convention au motif qu'elle n'aurait pas été préalablement approuvée par le conseil de surveillance. Vivendi s'en étonne d'autant plus que le partenaire d'hier l'a "expressément approuvée" sans jamais la contester lors de ses tacites reconductions. Cette affaire intervient alors que Lagardère souhaite introduire Canal+ France en Bourse.  Mais la valorisation retenue est jugée trop élevée par les marchés, dans la mesure où les liquidités de la chaîne de télévision ne profitent pas aux actionnaires minoritaires. Lagardère valorise sa participation autour de 1,5 milliard d'euros tandis que Vivendi ne l'estime pas à plus de 800 millions. Pour Vivendi, l'affaire n'est qu'une "tentative de déstabilisation" pour le forcer à racheter la participation de Lagardère. Le groupe promet de "ne pas se laisser intimider par ces manœuvres abusives".


 

 

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