Numerama vise plus grand
Les nouveaux propriétaires du site d'actualités technologiques Numerama ont lancé lundi une nouvelle formule plus généraliste, s'inspirant des sites à succès outre-Atlantique comme "Wired" ou "The Verge". Le groupe français Humanoid, éditeur de plusieurs sites spécialisés et qui a repris Numerama en mai 2015, veut ainsi élargir le lectorat de ce site gratuit fondé en 2003, l'un des plus anciens en France sur ce créneau. Le nouveau Numerama suivra les applications du numérique "dans tous les domaines de la société", les Français ayant "envie de savoir ce que fait la technologie pour eux au quotidien", a expliqué à l'AFP Ulrich Rozier, un des fondateurs d'Humanoid. Aucun site ne s'est encore affirmé en France comme la porte d'entrée du grand public sur le numérique, comme l'ont fait "Wired" ou "The Verge" aux Etats-Unis. Mais Numerama aura bientôt sur ce terrain pour concurrent direct la version française du géant américain Mashable, proposée en partenariat avec la chaîne France 24, au terme d'un accord conclu cet été.
Numerama, connu des passionnés pour son suivi des politiques publiques liées au numérique, reste encore réservé aux initiés : il attire 500 000 visiteurs uniques par mois, se plaçant 18ème sur la liste des sites d'actualité numérique, selon Médiamétrie. Guillaume Champeau, très engagé pour la défense de la liberté d'expression sur internet, reste aux commandes de la rédaction, composée de trois journalistes. Le site publiera chaque semaine des sujets "magazine" consacrés aux applications du numérique pour le grand public. Il se consacre pour son lancement aux technologies utilisées pour améliorer le sommeil.
Humanoid, qui édite principalement FrAndroid, un site dédié aux utilisateurs du système d'exploitation mobile de Google, élargit ainsi ses activités en dehors de l'actualité technologique pure. Dans un marché de l'actualité web où les plus petits coulent et les plus grands se font racheter, comme le groupe CCM par le Figaro, Humanoid voit Numerama comme "un laboratoire pour explorer de nouveaux modèles de monétisation". Les nouveaux propriétaires souhaitent en particulier développer le "sponsoring" d'articles, "sans toucher à la ligne éditoriale", promet Ulrich Rozier. Les articles déjà écrits seront vendus à des annonceurs, qui pourront y apposer leur marque si le contenu leur correspond. Une partie du site pourrait également devenir payante, à terme.