Le gouvernement trace la route du futur PDG de France Télévisions

Les ministres de l’Economie, des Finances et de la Culture présentent mercredi un rapport sur France Télévisions qui fixera le cadre de l’action du groupe audiovisuel pour les années à venir, une "feuille de route" pour le prochain président nommé d’ici au 22 mai par le CSA. Emmanuel Macron, Michel Sapin et Fleur Pellerin devraient annoncer les grandes priorités du groupe sans entrer dans les détails, avant le début des discussions sur le contrat d’objectifs et de moyens qui fixera le budget des télévisions publiques pour 5 ans. Une façon de laisser une marge de manœuvre à la prochaine direction, selon une source proche du dossier. Le rapport, commandé en octobre à Marc Schwartz, ex-directeur financier de France Télévisions, s’ajoutera à la cascade de bilans qui ont décortiqué ces derniers mois la stratégie du groupe et la difficile fusion de ses chaînes en une entité unique menée depuis 2008. 

En décembre, le CSA avait dressé un bilan critique de la présidence de Rémy Pflimlin, en poste depuis 2010. Il lui avait reproché des fictions pas assez innovantes, des programmes trop proches de ceux du privé et des programmes culturels relégués en fin de soirée. Autre critique, l’absence de réforme de France 3. En revanche, il avait approuvé la signature en 2013 d’un accord collectif avec les syndicats et la qualité des magazines d’information. Un autre rapport du sociologue Henri Vacquin a dénoncé une ambiance sociale dégradée dans le groupe, qui a réduit ses effectifs de plusieurs centaines de personnes en cinq ans, au milieu de difficultés budgétaires croissantes entraînées par l’arrêt de la publicité après 20H00. Enfin, le mois dernier, l’institut Montaigne a reproché à France télévisions de ne "pas avoir joué son rôle de locomotive de l’innovation" dans la fiction et regretté l’insuffisance d’exportation des créations audiovisuelles françaises. Le gouvernement, qui se prévaut d’avoir restauré l’indépendance de l’audiovisuel public, devrait se garder d’annoncer des choix radicaux, comme la suppression d’une des 5 chaînes ou le repositionnement de France 3, propositions souvent citées par les experts.