TikTok prépare l'arrêt de sa plateforme aux Etats-Unis dimanche

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TikTok prépare l'arrêt de sa plateforme dimanche aux Etats-Unis, ce qui irait plus loin que les exigences de la loi votée au Congrès américain, qui ne devait qu'empêcher son téléchargement dans le pays, rapporte mercredi le site The Information. Sollicité par l'AFP, le réseau social n'a pas donné suite. A compter de dimanche, les utilisateurs ayant déjà téléchargé l'application ne pourront plus l'ouvrir et seront dirigés automatiquement vers un message relatif aux nouvelles dispositions législatives, selon The Information. Ils se verront proposer de télécharger leurs données et contenus publiés sur la plateforme.

Le Congrès a adopté en avril 2024 un texte contraignant la maison mère de TikTok, ByteDance, à vendre ses activités américaines d'ici au 19 janvier, sous peine d'interdiction du réseau social aux Etats-Unis. La loi prévoit, en cas d'exécution, d'obliger les fournisseurs d'internet et les boutiques d'applications à empêcher TikTok d'être téléchargé après la date butoir. Les élus américains ont justifié le vote de cette loi par les craintes de voir les données et contenus des utilisateurs américains exploités par les autorités chinoises, soupçonnées de se servir de la plateforme comme d'un outil d'espionnage.

TikTok et ByteDance ont toujours réfuté avoir accordé l'accès aux données du réseau social au gouvernement chinois et assuré n'avoir jamais reçu de demande en ce sens. ByteDance a jusqu'ici systématiquement refusé de céder TikTok, même si plusieurs investisseurs américains se sont positionnés, en premier lieu l'homme d'affaires Frank McCourt, prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table. TikTok a saisi en décembre la Cour suprême pour faire invalider la loi. La décision de la plus haute juridiction américaine est attendue d'un jour à l'autre. Le président élu Donald Trump a demandé aux hauts magistrats de renvoyer leur décision, se disant capable de trouver une issue favorable au dossier, qui préserverait TikTok.

"plusieurs scénarios"

Dans un message interne envoyé aux équipes de TikTok et publié par le site The Verge, la direction a indiqué qu'elle "se préparait à plusieurs scénarios". Elle a également assuré aux salariés américains du groupe que "leur emploi, leur salaire et leurs avantages" seraient préservés quelle que soit la voie choisie par TikTok. En cas d'interdiction, il appartiendra au gouvernement américain de contraindre les boutiques d'applications mobiles de retirer le réseau social de leur plateforme. TikTok ne serait alors plus téléchargeable. Les utilisateurs déjà équipés de l'appli la conserveraient mais ne pourraient plus effectuer de mise à jour ce qui, à terme, la rendrait difficile, voire impossible à utiliser.

Pour autant, l'application de la loi sera laissée à la main du nouveau gouvernement Trump et, plus particulièrement, de la future ministre de la Justice, Pam Bondi. Compte tenu de l'opposition de Donald Trump à la disparition de TikTok, elle pourrait choisir l'inaction, préservant ainsi de fait le réseau social. Autre scénario. Jusqu'ici, ByteDance s'était opposé à l'idée de céder son joyau mais, selon l'agence Bloomberg, le gouvernement chinois serait ouvert à un rachat par Elon Musk, déjà actionnaire majoritaire d'un autre réseau social, X (ex-Twitter), et allié de Donald Trump. TikTok a qualifié lundi ce scénario de "pure fiction".

Si tous les serveurs sur lesquels tourne TikTok US sont désormais logés aux Etats-Unis, la question de la faisabilité technique d'une scission fait débat, une telle opération n'ayant pas de précédent connu. Ces derniers jours, des créateurs ont aussi trouvé refuge sur l'application chinoise Xiaohongshu (Petit livre rouge), susceptible d'être également visée par les autorités américaines pour les mêmes raisons que TikTok.

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