Le syndicat des producteurs audio réclame une régulation du secteur

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Le PIA, syndicat des producteurs audio indépendants — en amont de la 4ème édition du Paris Podcast Festival qui démarre le 14 octobre 2021 —  a appelé à une régulation du secteur, « seule garante d’un écosystème équitable, vertueux, et respectueux des droits ». « Les audiences des podcasts progressent sans discontinuer depuis 5 ans, augmentant de 50% par an. Les habitudes d’écoute évoluent, confirmant le basculement maintenant résolu de l’audio vers des applications et plateformes numériques. Et pourtant, il y a de trop nombreuses difficultés et menaces sur un secteur audio en plein bouleversement, qui empêchent de se réjouir », a indiqué le syndicat.

Le PIA dénonce l’exception du secteur qui finance 100% de la création de ses podcasts. « Le podcast est la seule industrie culturelle de France qui ne bénéficie d’aucune mesure d’aide », a précisé le syndicat, qui rappelle que depuis 5 ans, les producteurs fondateurs du PIA « ont investi plus de 5 millions d’euros pour environ 600 auteurs différents ». Les producteurs ne bénéficient ni d’aide à la production, ni de crédit d’impôts, ni d’aides à la presse, dénonce le PIA. « S’il est à saluer que le ministère de la Culture ait mis en oeuvre une enveloppe pour des aides à l’écriture pour les auteurs, il ne s’agit que d’une première étape, qui sera un coup d’épée dans l’eau si elle n’est pas suivie de la mise en œuvre de mécanisme pérennes de financement de la production de contenu audio numérique ».

Selon le syndicat, le podcast n’est pas considéré comme une œuvre audiovisuelle au même titre que le cinéma ou la télévision. Il dénonce l’absence d’accords interprofessionnels ou de régulation. « Or, les plateformes de streaming, dont nous reconnaissons le rôle moteur pour la conquête de nouveaux auditoires, proposent dans leur grande majorité aujourd’hui des contrats par défaut qui méconnaissent les intérêts des ayant-droits, auteurs comme producteurs ». Pour le syndicat, cela conduit à la non reconnaissance de la rémunération proportionnelle et des droits de diffusion, une captation trop large de propriété intellectuelle, une imposition du régime de copyright, des clauses d’exclusivités des talents trop restrictives… « La liste des entorses aux pratiques permettant de rémunérer loyalement toute la chaîne de création est longue », a revendiqué le PIA, qui défend le modèle de la production déléguée, « seul à même de garantir une juste création de valeur ».

L’exception culturelle serait menacée, selon les producteurs indépendants, qui demandent « un marché garantissant un quota de production originale française indépendante », par rapport à l’appétit des plateformes de streaming. Face à un secteur trop divisé face aux enjeux, le PIA appelle au rapprochement des modèles de production, de contractualisation, et de financement avec l’ensemble des éditeurs et producteurs de contenus audio numérique français et européens (producteurs de podcasts, radio…). Le syndicat veut également la rémunération des droits de diffusion et des droits voisins par les plateformes de streaming. « Par ailleurs, contrairement aux producteurs de podcasts membres du PIA ayant une activité d’éditeurs, à ce jour aucune plateforme de streaming n’a signé d’accords avec les organismes de gestion collective (SCAM, SACD, SACEM) permettant de rémunérer les droits de diffusion des auteurs ».

Quant à la régulation du secteur, « l’audio numérique est le parent pauvre, et ne dispose d’aucun tiers de confiance permettant d’être saisi en cas de litige, de faire respecter des quotas de production, et de faire vivre les conditions d’un marché équitable », dénonce le PIA, qui souhaite que les employeurs et salariés bénéficient d’un cadre social plus lisible, « car la convention collective de la production audiovisuelle appliquée par défaut, ainsi que l’absence de représentation syndicale claire des auteurs ne permet pas de disposer d’un cadre satisfaisant pour tous les partenaires sociaux ». Enfin, le syndicat des producteurs audio indépendants pousse l’ensemble des acteurs du marché pour constituer « avec nous un agenda commun de promotion de la création audio numérique ». « En l’absence de prise en compte de nos combats dans le contexte des années à venir, nous courrons le risque d'une vassalisation par les acteurs internationaux, qui au final sera préjudiciable au public comme aux créateurs », conclut le PIA.

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