La Russie et la Turquie interdisent Discord

Discord

Interdit ces dernières heures en Russie et en Turquie, Discord est le fief des "gamers" et des internautes antisystèmes, attirés par son système décentralisé aux contrôles moins stricts.

Mercredi, l'Autorité turque des technologies de l'information et des communications (BTK) a suspendu l'application Discord , pour "protéger" les plus jeunes de "publications nuisibles et criminelles", selon le ministre turc de la Justice, Yilmaz Tunç. La Turquie avait été précédée, mardi, par la Russie, dont le régulateur des télécoms, Roskomnadzor, a interdit la plateforme pour "violation" à la législation russe en matière d'utilisation de messageries "à des fins terroristes et extrémistes". Discord était déjà banni du sultanat d'Oman, d'Iran, de Chine continentale, des Emirats arabes unis et de Corée du Nord. 

Né en 2015 à San Francisco, Discord était, au départ, surtout destiné aux amateurs de jeux vidéos, les "gamers", leur offrant un espace où converser pendant une partie. Au-delà, la plateforme est rapidement devenue un refuge pour nombre d'internautes fuyant les réseaux sociaux traditionnels comme Facebook, Instagram, Snapchat ou X (ex-Twitter). Ces utilisateurs appréciaient notamment le fonctionnement moins policé de Discord, avec ses lieux virtuels appelés serveurs, dans lesquels ils pouvaient discuter et rencontrer des personnes ayant des centres d'intérêt communs aux leurs. La plateforme permet des appels audio et vidéo ainsi que de la messagerie écrite et offre la possibilité de partager des contenus, de façon privée ou publique.

Près de 150 millions d'utilisateurs

Comme sur le réseau social Reddit, la modération des échanges et contenus repose sur les internautes créateurs de serveurs, un système considéré comme plus souple que sur d'autres applications. Le groupe, qui est indépendant et non coté, revendique 150 millions d'utilisateurs mensuels et 19 millions de serveurs actifs. Son chiffre d'affaires a été estimé à environ 600 millions de dollars annuels par le Wall Street Journal. La plateforme tire ses revenus de partenariats, d'une formule d'abonnement payant optionnelle baptisée Nitro et a lancé, cette année, de la publicité pour les comptes gratuits.

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