Cannes Lions #70 : 20% des utilisateurs de Snapchat utilisent My AI
Cette année, Snap anime la croisette en transformant la Malmaison en musée Disney fourmillant d'expériences AR pour fêter les 100 ans du studio. L’occasion pour Grégory Gazagne, son Managing Director France, de faire le point sur la stratégie de différenciation de la plateforme.
CB News : Quel bilan tirez-vous du lancement grand public de My AI en avril ?
Grégory Gazagne : L’IA est évidemment l’un des sujets phares du moment, et il faisait sens de créer sur la base de ChatGPT et avec le niveau de modération adéquat un “ami virtuel”. Nous l’avons au départ proposé aux 3 millions d’abonnés de Snapchat+, avant de l’ouvrir en avril aux 750 millions d’utilisateurs de Snapchat dans le monde. Deux mois plus tard, nous recensons 150 millions d’utilisateurs de cette fonctionnalité, pour un total de 10 milliards de conversations générées.
CB News : Quels sont les principaux usages observés ?
Grégory Gazagne : Les discussions portent principalement sur de la recherche de produits, comme des vêtements, des accessoires ou des produits de beauté, mais les utilisateurs demandent aussi à My AI des conseils sur des sujets variés comme le maquillage ou les voyages. Toutes ces conversations recèlent de signaux faibles, qui nous permettent autant de fournir des réponses de plus en plus pertinentes aux utilisateurs, que d’améliorer les possibilités de ciblage pour les marques. Avant, l’exploitation de ces signaux était l'apanage du search, mais la donne est en train de changer. My AI est l’un des chabots conso les plus puissants du monde, et se distingue du search en étant capable de synthétiser des recherches complexes. Il peut même reprendre le fil d’une conversation sur un groupe d’amis puis renvoyer vers une vidéo ou la lense d’une marque.
CB News : Quels sont vos objectifs pour My AI ?
Grégory Gazagne : Nous l’avons adapté au fur et à mesure, en ajoutant plus de limites pour mieux prendre en compte l’âge des utilisateurs notamment, et en intégrant My AI au centre de contrôle parental de l’application. Désormais, l’enjeu est d’ajouter la génération d’image par l’IA sur Snapchat+, et de développer la compréhension par l’IA des gifs et des émojis, pour mieux coller aux usages des jeunes générations. C’est la grande particularité de Snapchat : nous arrivons à recruter tout en fidélisant. Nous sommes utilisés par 27 millions de Français, un chiffre en hausse de 10% chaque année. Nous touchons 90% des 15-24 ans, mais cette catégorie d’âge ne représente qu’un tiers de nos utilisateurs, dont l’âge moyen est de 36 ans ! 20 millions de Français interagissent entre eux tous les jours via Snapchat, car nous offrons une expérience unique, entre des échanges authentiques, sans course aux likes, et des fonctionnalités innovantes comme My AI ou nos lenses.
CB News : La réalité virtuelle reste au cœur de votre stratégie de différenciation ?
Grégory Gazagne : Bien sûr, d’autant plus au travers de nos lunettes Spectacles. Pour les marques, c’est un format très puissant, avec un engagement cinq fois supérieur à une vidéo social, et une durée d’exposition variant de 15 à 20 secondes. Par ailleurs, nous avons récemment réalisé une étude avec Dentsu et Lumen Research afin de mesurer l’attention générée par ces formats. Il en ressort notamment que le souvenir publicitaire est augmenté de 60% grâce aux lenses. L’utilisation de l’AR en try-on (essayage virtuel) permet aussi d’augmenter le chiffre d’affaires des marchands et de diminuer le taux de retour, ce qui est bon pour le business et bon pour la planète !