Les ambitions de Slate dans l’audio
Slate lancera mardi prochain une offre payante à destination des fans de son programme "Transfert", podcast natif (conçu pour le web) le plus écouté de France, a annoncé jeudi le magazine en ligne qui vise la rentabilité pour son offre audio comme pour son site en 2023.
Avec plus de 1,1 million de téléchargements au compteur en France en septembre, le podcast gratuit "Transfert" caracole en tête du classement établi par l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM). Lancé en 2016 par Charlotte Pudlowski, ancienne rédactrice en chef de Slate.fr et co-fondatrice du studio de podcast Louie Media, ce programme donne chaque jeudi la parole à des anonymes aux histoires extraordinaires. À partir de mardi, ses fans pourront également accéder aux contenus exclusifs et sans publicité du "Transfert Club", moyennant 3,99 euros par mois (ou 34,99 euros par an au lancement). Outre des épisodes inédits, les abonnés pourront ainsi découvrir deux nouveaux formats consacrés au devenir des précédents témoins et aux coulisses de l'émission. Le pionnier des podcasts natifs s'initie ainsi aux contenus payants, qui se développent dans un secteur en quête de modèle économique pérenne, et vise 10.000 abonnés.
Audio : 22% de ses revenus
Plus généralement, Slate mise sur l'audio, "vecteur de croissance" représentant actuellement "un peu plus de 22% de ses revenus", a expliqué devant la presse son directeur général, Marc Sillam. Surfant sur le succès de titres comme "Mansplaining", "Le monde devant soi", "New Deal" ou "Peak TV", la marque Slate Podcasts revendique déjà plus de 14,5 millions de téléchargements en 2022. "Pas loin de l'équilibre", cette activité devrait "être profitable" dès l'année prochaine, pronostique M. Sillam, invoquant des revenus publicitaires portés par "une forte croissance des audiences". Le site de Slate (5,5 millions de visiteurs mensuels, selon les chiffres de Google Analytics cités par le groupe) devrait selon lui suivre la même trajectoire et "connaître son premier semestre bénéficiaire depuis sa création" en 2009 par l'ancien patron du Monde, Jean-Marie Colombani, a ajouté le dirigeant. Slate.fr emploie "25 permanents" et entre "40 et 60 pigistes par mois", selon Marc Sillam. Depuis 2017, son actionnaire majoritaire est Cattleya Finance, holding d'investissement d'Ariane de Rothschild.