La rédaction de l'Obs vote la défiance
La rédaction de L’Obs a très largement approuvé une motion de défiance à l’encontre de son directeur de la rédaction, Matthieu Croissandeau, après la décision de celui-ci d’écarter Pascal Riché et Aude Lancelin, ses deux adjoints. À la question "Avez-vous encore confiance dans la stratégie de Matthieu Croissandeau ?", 80 % des salariés ont répondu non. La motion de défiance l’a donc emporté à une grande majorité. Le taux de participation s’est élevé à 81,02 %. C’est la première fois qu’un directeur de L’Obs est confronté à une telle motion. Soutenu par ses actionnaires, Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, Matthieu Croissandeau a présenté récemment un plan de relance éditoriale, et a décidé de remplacer ses adjoints. L’objectif de Matthieu Croissandeau est de réaliser un magazine "plus clair et plus engagé, et plus proche de ses lecteurs". Il souhaite aussi une relance sur Internet, où L’Obs est encore insuffisamment développé. Malgré une nouvelle formule à la rentrée 2014, l’hebdomadaire a encore subi une baisse de ses ventes en 2015, à 401 000 exemplaires, contre 461 000 en 2014, soit un recul de 13 %. Une baisse qui a continué au premier semestre 2016 avec une chute de 16,4% selon les derniers chiffres ACPM. Le magazine a en revanche nettement redressé ses comptes, avec des pertes ramenées à 2 millions d’euros en 2015 contre 8 millions en 2013, grâce notamment à une quarantaine de départs dans le cadre de la clause de cession, qui a ramené les effectifs à cent quarante journalistes. Le groupe vise un retour à l’équilibre cette année, a dit Matthieu Croissandeau. Après l’adoption de la motion de défiance, la Société des rédacteurs a appelé à une réunion ce vendredi à 10 h 30 "pour faire le point".