Vivendi entre dans l'ère Bolloré

Vincent Bolloré, premier actionnaire de Vivendi avec 5% du capital, a été désigné président du conseil de surveillance du groupe où il succède à Jean-René Fourtou, en place depuis 2002 et qui sera désormais président d'honneur du conseil de surveillance, et avec lequel il était entré en conflit en septembre dernier concernant la gouvernance du groupe avant de trouver un terrain d'entente. Selon un communiqué, Pierre Rodocanachi a été nommé vice-président du conseil de surveillance tandis que trois membres du directoire ont été nommés : Arnaud de Puyfontaine, qui en assurera la présidence en remplacement de Jean-François Dubos, Hervé Philippe et Stéphane Roussel. Le groupe que Vincent Bolloré s'apprête à diriger a complètement changé de visage ces dernières années : héritier de la Générale des Eaux, il s'est ensuite recentré sur les télécoms avec SFR et sur les médias avec Canal+, sans oublier les jeux vidéo et la musique. Depuis un an, la holding a décidé d'axer encore plus drastiquement sa stratégie, cédant un total de plus de 20 milliards d'euros d'actifs, dans les télécoms (SFR et Maroc Telecom) et les jeux vidéo (Activision Blizzard). Après le désengagement de SFR, l'opérateur ayant été vendu au tandem Altice-Numericable, Vivendi se définit désormais à travers deux piliers : les médias (principalement Canal+) et la musique (Universal), complétés par le câblo-opérateur brésilien GVT. Grâce à ses cessions, le groupe est aujourd'hui totalement désendetté. En 2013, il a dégagé un bénéfice net multiplié par 11 à 1,967 milliard d'euros - gonflé par la plus-value de cession d'Activision Blizzard. Après la finalisation de la vente de SFR, Vivendi devrait disposer de 6 à 7 milliards d'euros de cash.

Un groupe industriel intégré dans les contenus

Lors de sa première prise de parole mardi devant les actionnaires réunis en assemblée générale, Vincent Bolloré est resté évasif sur ses ambitions pour le groupe. "La stratégie a été fixée clairement. Il s'agit de transformer cette société qui était une holding financière en un groupe industriel intégré dans les contenus", a-t-il indiqué. L'homme d'affaires breton a également évoqué "la valeur cachée" des synergies qui peuvent être dégagées entre les différentes activités du groupe. Vincent Bolloré a également tenu à indiquer qu'il serait "modeste" concernant sa rémunération et comptait demander au comité de rémunération de lui attribuer 400 000 euros par an sous condition de performance, quand M. Fourtou recevait lui 700 000 euros.

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