Vivendi détaille les résolutions à voter autour de la scission de ses activités

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Dans un communiqué mardi, Vivendi a détaillé les résolutions actées par son conseil de surveillance sur son projet de scission de ses activités, et qui seront soumises aux votes des actionnaires le 9 décembre prochain.

Ceux-ci devront ainsi approuver la séparation de Canal+, d’Havas et de Louis Hachette Group (qui regroupera la participation de 66,53 % dans Lagardère et de 100 % de Prisma Media). Pour Canal+ et Louis Hachette Group, les résolutions qui nécessite la majorité des deux tiers porteront  sur une opération d’apport partiel d’actifs soumis au régime des scissions partielles, « emportant attribution directe aux actionnaires de Vivendi des titres émis à l’occasion de cet apport », indique le groupe. Dans le cas d’Havas, il s’agira d’une résolution qui requerra la majorité simple de distribution en nature des actions de la société holding de tête du groupe Havas, Havas N.V., de nationalité néerlandaise.

Concrètement, les parités d’attribution et de distribution seront de « une action pour une action » : chaque actionnaire de Vivendi ayant droit à participer à l’opération de séparation recevra, pour chaque action Vivendi détenue, une action Canal+, une action Havas N.V. et une action Louis Hachette Group, tout en conservant son action Vivendi. Si le projet de séparation est approuvé par l’Assemblée générale, la première cotation des actions des trois sociétés aura lieu le 16 décembre. Vivendi, Canal+, Havas N.V., Lagardère et Prisma Media, ces deux dernières sociétés logées sous Louis Hachette Group, « disposeront chacune des moyens humains, de l’agilité et des ressources financières nécessaires à leur développement », insiste Vivendi. Ces groupes auront « la capacité d’allouer et d’optimiser leur structure de capital de manière indépendante pour répondre à leur dynamique de marché spécifique. Ces sociétés poursuivront des objectifs stratégiques propres, notamment par le biais d’acquisitions et par d’autres opportunités de croissance », poursuit-il. De son côté, Vivendi « conservera son rôle d’accompagnement dans la transformation et le développement de ses filiales et poursuivra son activité de gestion active de ses participations ».

Côté gouvernance, pour Vivendi, Yannick Bolloré demeurera président du conseil de surveillance et Arnaud de Puyfontaine président du directoire. Les membres du directoire seront, outre M. de Puyfontaine, Frédéric Crépin (secrétaire général), François Laroze (directeur financier) et Céline Merle-Béral (directrice des Ressources humaines). Pour Canal+, Yannick Bolloré sera président du conseil de surveillance de Canal+ et Maxime Saada sera président du directoire. Le Directoire sera constitué de Maxime Saada, Jacques du Puy (directeur général adjoint), Amandine Ferré (directrice financière) et Anna Marsh (directrice générale adjointe). Pour Havas N.V., Yannick Bolloré, actuellement président-directeur général de Havas S.A, sera nommé président-directeur général et Arnaud de Puyfontaine président non-exécutif du Conseil d’administration. Enfin, pour Louis Hachette Group, Jean-Christophe Thiery est le président-directeur général et Grégoire Castaing le directeur général délégué.

Le CIAM conteste les modalités

Le fonds activiste CIAM a annoncé mardi saisir l'Autorité française des marchés financiers (AMF) pour contester les modalités du projet de scission de Vivendi, qu'il juge défavorables aux actionnaires minoritaires dont il fait partie. Avec des cotations à la Bourse de Londres, à Amsterdam et à Paris sur le marché (régulé mais non réglementé) Euronext Growth, "trois places moins respectueuses du droit des actionnaires minoritaires" que le marché réglementé français, s'alarme CIAM dans un communiqué. Selon le fonds qui détient moins de 1% du capital de Vivendi, ces "places étrangères ou moins réglementées" permettraient à Vincent Bolloré, actionnaire de référence via son groupe éponyme, d'augmenter à l'avenir ses participations et donc de renforcer son "contrôle sur Canal+, Havas et Louis Hachette Group sans avoir à lancer d'offre publique" d'achat, tout en vidant "Vivendi de ses actifs essentiels". La scission "priverait ainsi les actionnaires minoritaires des dispositions protectrices du droit boursier français", estime CIAM, notamment en permettant au groupe du milliardaire "de déroger aux règles relatives aux offres publiques" en France, explique le fonds. "Il convient dès lors que le groupe Bolloré, actionnaire de contrôle, dépose une offre publique d'achat sur la société Vivendi", poursuit CIAM, qui a saisi l'AMF à cette fin. Avec 29,9% du capital de l'entreprise (sous le seuil réglementaire de 30%), Vincent Bolloré n'a jamais été contraint de lancer une offre obligatoire sur le groupe Vivendi. "À défaut de prise en compte de ses demandes, CIAM a l'intention de contester vigoureusement" le projet "en assemblée d'actionnaires", prévient-il. Vivendi "a réuni toutes les conditions pour que la démocratie actionnariale puisse s'exprimer lors de l'assemblée générale du 9 décembre", a réagi un porte-parole du groupe, sollicité par l'AFP.

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