Valeurs Actuelles : le directeur de la rédaction mis à pied

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Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de l'hebdomadaire Valeurs actuelles, a été mis à pied et pourrait être licencié, a appris l'AFP lundi de sources concordantes, confirmant une information du Monde.

M. Lejeune, en poste depuis 2016, est "mis à pied à titre conservatoire" et convoqué le 12 juin à "un entretien préalable" dans le cadre d'une procédure qui "pourrait aller jusqu'au licenciement", a indiqué à l'AFP la direction du groupe de presse Valmonde, propriétaire de Valeurs actuelles. Cette procédure est motivée par un "incident" impliquant le directeur de la rédaction de 34 ans, a affirmé la direction de Valmonde. Selon Le Monde, cet incident a eu lieu le 29 mai, quand M. Lejeune s'est opposé à ce que le nouveau président de Valmonde, Jean-Louis Valentin, assiste à une réunion éditoriale. Le média spécialisé La Lettre A avait révélé le 29 mai la décision du propriétaire de Valmonde, l'homme d'affaires franco-libanais Iskandar Safa, de nommer M. Valentin à la place de Charles-Antoine Rougier, en poste depuis l'automne. Selon la Lettre A, M. Rougier n'a pas suffisamment éloigné le magazine de la ligne éditoriale d'extrême droite voulue par M. Lejeune, alors qu'il était mandaté par M. Safa pour cette tâche. La direction de Valmonde n'a souhaité faire "aucun commentaire" à l'AFP sur les questions de ligne éditoriale.

Cet automne, alors que M. Lejeune semblait déjà menacé, il avait lancé une campagne de soutien au magazine sur les réseaux sociaux, avec le mot-clé #JeSuisLàPourVA.  "Même si la rédaction sait que les relations entre Geoffroy et l'actionnaire sont difficiles depuis un certain temps, la mise à pied et la convocation ont surpris", a déclaré à l'AFP une source interne à Valeurs actuelles. Soutien du candidat d'extrême droite Eric Zemmour à la présidentielle de 2022, Valeurs actuelles a été condamné en appel en novembre à une amende de 1.000 euros avec sursis pour injure publique à caractère raciste envers la députée LFI Danièle Obono. En cause, un article et un dessin parus en août 202 sous le titre "Obono l'Africaine", où l'élue de Paris née au Gabon était dépeinte en esclave. Lors de l'entretien du 12 juin, M. Lejeune "pourra s'expliquer" sur ce qui lui est reproché, dans le cadre d'une "phase de dialogue", a indiqué la direction de Valmonde.

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