Transition écologique : les engagements du SEPM
« Consciente de sa responsabilité en tant qu’acteur économique et maillon du débat public », la presse magazine a indiqué jeudi par la voix de son syndicat, le SEPM, sa volonté de résolument prendre part à la transition écologique. Il entend désormais s’engager clairement, dans un contexte de véritables prises de conscience de la société et de mobilisation de toute la Filière Communication. La presse magazine ambitionne donc d’à la fois « accélérer la transformation des pratiques industrielles et d’écoconception, soutenir une publicité responsable et mettre en valeur la production éditoriale magazine très engagée sur les enjeux climatiques », souligne le SEPM.
Dans les faits, le syndicat annonce qu’il compte mettre en place un outil de calcul de l’impact carbone des publications magazine, en print et en numérique, sans toutefois en préciser l’échéance. La profession souhaite également supprimer le plastic pour l’envoi des abonnés « dès 2022 », mais prévient : cela générera des « surcoûts importants ». Mais tempère en expliquant que « les derniers mois avant la date de mise en œuvre seront mis à profit pour s’assurer des développements à échelle industrielle des solutions testées et pour définir les modalités de neutralisation du surpoids ». Parallèlement, le SEPM ambitionne la généralisation par les éditeurs de l’utilisation des encres contenant une faible teneur en huiles minérales, conformes au label « l’Angle Bleu ». De quoi permettre, estime-t-il, l’accroissement de la recyclabilité des publications. Par ailleurs, le SEPM annonce la mise en place d’un groupe de travail dédié à la recherche et au développement sur les vernis et colles spécifiques aux magazines pour « accompagner les industriels et améliorer encore la recyclabilité des magazines ». Il en profite également pour mettre sur la table l’organisation d’États généraux de la filière graphique. De quoi permettre « un état des lieux des pratiques et une réflexion collective de tous les acteurs avec pour objectif l’identification des axes d’amélioration et l’extension des pratiques vertueuses à l’ensemble des partenaires industriels. Le SEPM n’hésite pas au passage à solliciter l’ARCEP pour l’accompagner sur tous ces sujets industriels, que ce soit dans la méthodologie et le contrôle de trajectoire.
Création d’un éco-calculateur de l’empreinte carbone des pages de publicité
Côté publicité responsable, le SEPM et ses membres se disent convaincus « d’avoir un rôle à jouer pour sensibiliser ses lecteurs à une consommation responsable et accélérer l’évolution des comportements en faveur du recyclage ». Dans ce cadre, alors que le projet de loi Climat et Résilience est actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, le syndicat appelle le législateur à préserver le dispositif « vertueux » organisé par l’éco-organisme Citeo, « fondé sur l’écoconception des magazines et à l’étendre aux campagnes de publicité mises au service d’une pédagogie pour un mode de consommation durable ». Il rappelle ainsi que depuis 2017, ces campagnes valorisées « à plus de 20 millions € par an pour la presse magazine, ont permis l’augmentation du taux de recyclage du papier passé de 40% en 2009, à 57% en 2019 ». En outre, le SEPM souhaite le renforcement, avec l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), de la régulation des messages publicitaires publiés dans les pages des magazines afin que les enjeux climatologiques et écologiques « y soient mieux représentés ». Les éditeurs soulignent également leur souhait de renforcer « très concrètement » la régulation par l’ARPP des contenus publicitaires pour une « meilleure information » du consommateur sur les produits et leur impact environnemental. Et s’engagent à la création d’un outil permettant de calculer l’empreinte carbone des pages de publicité sur les versions papiers et numériques des magazines, là aussi sans en préciser la date de mise en place.
Enfin, la SEPM veut la mise en valeur de la production éditoriale de la presse magazine avec l’organisation en juin prochain d’une convention des rédactions de presse magazine « pour le développement durable et le climat », dans « le respect de la liberté et singularité éditoriale de chacun ». De même, il compte aussi s’appuyer sur les actions d’éducation aux médias qu’il mène déjà (Semaine de la presse à l’école organisée par le CLEMI, le Salon du livre et de la presse jeunesse…) pour élaborer des « passerelles avec les actions d’éducation aux médias déjà menées à destination du jeune public pour mettre en avant la protection du climat et la transition écologique autant qu’il sera possible ».