Tirs croisés contre Direct 8
Alors que le CSA devrait prochainement donner l'autorisation d'émettre à Direct 8 version Canal +, les autres chaînes privées comme TF1 et M6 montent au créneau. Avec 120 millions d'euros de budget, D8, c'est le nouveau nom de la chaîne, va se présenter comme "la nouvelle grande chaîne". C'est d'ailleurs la baseline du slogan publicitaire choisi par la chaine, selon nos confrères de Pure Medias. Du coup, TF1 et M6 ont fait du bruit hier. D'abord, Nicolas De Tavernost et M6 qui ont déposé un recours devant le conseil d'Etat pour contester la décision du CSA refusant le passage de Paris Première en TNT gratuite. Le tout pour démontrer que l'argument du CSA selon lequel Paris Première déstabiliserait la TNT ne tient plus, à partir du moment où D8 serait autorisée. De son côté, Nonce Paolini, PDG de TF1, a choisi lui, de "s'inquiéter des conséquences du contrôle de la chaîne gratuite Direct 8 par Canal+ sur le financement de la création française, considérant la responsabilité du CSA comme "historique". "Si Canal+ affaiblit quelque peu les uns et les autres (en rachetant Direct 8, ndrl), c'est la création française qui va en subir les conséquences", a déclaré devant la presse le patron de TF1, Nonce Paolini. "TF1, M6 et France Télévisions, c'est 75% du financement de la fiction et du cinéma. Quand Canal explique qu'il est le grand financier de la création française, ça n'est pas vrai", a-t-il souligné. Et de menacer : "Aujourd'hui, la création française a connu le succès parce qu'il y a deux guichets bien distincts, le guichet du clair et celui complémentaire du payant. Le patron de TF1 craint en outre que le groupe Canal+ avec d'importants moyens financiers ne fasse pression sur le marché en achetant à la fois les droits "en clair et en payant", pénalisant ainsi les opérateurs historiques du gratuit. En conséquence, ces derniers seraient contraints de réduire leurs investissements dans la production françaises, considère le PDG de TF1. Pas de doutes, Canal+ est craint et attendu au premier faux pas par ses concurrents.