Séries Mania : Donald Trump est un "personnage de fiction devenu réalité", selon François Hollande
"Donald Trump, c'est un personnage de fiction qui est devenu réalité", a estimé dimanche l'ex-président socialiste, lors d'une conférence sur la représentation de son ancienne fonction dans les séries au festival Séries Mania.
Interrogé sur la propension des films et séries à représenter Donald Trump, l'actuel député de Corrèze François Hollande, qui a dirigé la France de 2012 à 2017, a rappelé devant plus de 400 personnes que celui-ci "s'était, avant d'être président, mis dans la télé-réalité" avec l'émission "The Apprentice" où il cherchait à recruter le meilleur profil pour son entreprise. "Il jouait un personnage (...) et c'est la raison pour laquelle il est très difficile (...) de savoir s'il joue ou s'il décide, si ce qu'il dit est une provocation et presque un dialogue dans une série ou si c'est une décision. C'est ça le grand danger de la manière avec laquelle il préside les États-Unis", a-t-il estimé.
"Le populiste est un personnage", a-t-il ajouté, faisant remarquer que les "populistes" comme Donald Trump, le président argentin Javier Milei et l'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson "sont toujours coiffés d'une certaine façon" pour "frapper les esprits".
One-man show
A l'inverse, François Hollande a salué Volodymyr Zelensky, "un homme d'Etat courageux" et un "formidable acteur", après la projection d'une scène de sa série "Serviteur du peuple", où il a joué un chef d'Etat ukrainien avant de le devenir dans la réalité. Rythmée par des extraits de séries comme "Baron noir" ou "Borgen", la conférence a parfois pris des allures de one-man show. M. Hollande a notamment fait rire la salle en commentant le mythe du "bouton rouge" censé déclencher l'arme nucléaire ou en évoquant le "premier feuilleton" qu'il ait suivi, "Janique Aimée", sur "une jeune infirmière qui hésitait entre plusieurs destins et qui roulait avec un Solex", référence implicite aux photographies ayant révélé en 2014 sa liaison avec Julie Gayet, qu'il rejoignait en scooter.
Il a aussi fait valoir que "toutes les séries étaient sur des démocraties" et ne se déroulaient jamais au "Kremlin, à l'intérieur du palais de Xi Jinping" ou en "Corée du Nord", faute d'informations suffisantes sur le fonctionnement de ces pays, alors que, "pour les démocraties, tout est ouvert". "La démocratie a toujours vécu avec la caricature, avec la moquerie, la satire. Donc soyons conscients que ce spectacle qui vous est donné par la série est en fait un éloge de notre démocratie", a-t-il lancé, suscitant les applaudissements de la salle.