Les salariés de 60 Millions de consommateurs appellent à sauver le titre

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(© Anna Dziubinska, Unsplash)

Les salariés du magazine 60 Millions de consommateurs appellent à "sauver" le titre "en péril", en raison d'investissements insuffisants selon eux, relaient mardi leurs représentants dans un communiqué. Employant une cinquantaine de personnes, 60 Millions de consommateurs, né en 1970, est édité par l'Institut national de la consommation (INC), un établissement public. "Journal indépendant de service public, sans publicité, il ne serait pas suffisamment rentable", relèvent les représentants du personnel. Mais selon eux, le mensuel "n'a cessé d'être volontairement affaibli ces dernières années" avec la suppression de 11 postes en 2021 et le non-remplacement actuel de 11 départs. De plus, "les campagnes d'abonnements et le développement numérique sont suspendus" et, concernant le budget des essais comparatifs, "notre coeur de métier, il a été divisé par deux en cinq ans", regrettent-ils.

Un rapport sénatorial sur le budget en 2022 mentionnait une "baisse progressive du montant de subvention" à l'INC, de 6,3 millions d'euros à 2,7 millions d'euros entre 2012 et 2020. Or "c'est parce que la subvention lui permet d'embaucher des experts et de réaliser des tests que le magazine peut ensuite contenir des enquêtes intéressantes et de qualité", notaient les sénateurs. Un audit a été commandé l'année dernière par le ministère de l'Economie et des Finances, autorité de tutelle, qui a conduit à mettre sur la table plusieurs scénarios, jusqu'à la vente du titre. L'idée d'une cession au magazine concurrent Que Choisir, ou à des associations de consommateurs, est récurrente.

Une rencontre avec Bercy attendue

Un autre scénario a depuis été élaboré par les salariés et la direction de l'INC, avec l'appui de l'association Un bout des médias: il s'agirait de conserver le magazine, actuellement en versions papier et numérique, "d'étendre l'utilisation de la marque 60 Millions de consommateurs, de renforcer l'éducation des consommateurs", indiquent les représentants des salariés. Une version "junior" du magazine a été lancée en décembre. Ils suggèrent aussi de "multiplier les partenariats pour des études et enquêtes approfondies et d'accroître la collaboration avec les associations de consommateurs".

Il est demandé aux ministres de Bercy Bruno Le Maire, Olivia Grégoire et Thomas Cazenave une rencontre "afin qu'ils prennent rapidement une décision sur l'avenir du titre". "Les citoyens-consommateurs ont plus que jamais besoin de pédagogie, d'une information fiable et indépendante permettant de comprendre et d'éclairer leurs choix, de déjouer les pièges liés à des pratiques frauduleuses", insistent les représentants du personnel. Interrogée par l'AFP, la direction de l'INC n'a pas souhaité faire de commentaire.

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