La rédaction de La Provence suspend sa grève
La rédaction du quotidien régional La Provence, réunie lundi en assemblée générale, a voté la suspension de la grève entamée jeudi pour protester contre la suppression de 30 postes de journalistes, a indiqué le syndicat national des journalistes (SNJ), majoritaire.
La "suspension du mouvement a été votée par 51% des votants", a précisé à l'AFP Sophie Manelli, élue du SNJ au Comité social et économique (CSE). Cette courte majorité montre que "la rédaction reste très mobilisée contre ces suppressions de postes intolérables", a-t-elle ajouté. Elle a précisé que La Provence serait à nouveau en kiosque mardi après quatre jours de non parution, ce qu'a confirmé également la direction. Lors de l'assemblée générale, l'intersyndicale avait présenté au personnel "les avancées obtenues", à savoir un "échelonnement du calendrier des départs qui s'étaleront jusqu'à la fin 2024", "la titularisation rapide d'une trentaine de CDD" (contrats à durée déterminée), ainsi que "des négociations sur la réorganisation de la rédaction en concertation avec les chefs de service et les syndicats".
Mercredi dernier, le directeur général du groupe La Provence, repris en septembre 2022 par le géant du transport maritime CMA CGM, avait annoncé la suppression de 30 postes de la rédaction, réduite de 185 à 155 journalistes, invoquant une perte d'exploitation de 12,5 millions d'euros en 2022. Gabriel d'Harcourt avait alors affirmé que les effectifs de la rédaction n'avaient pas bougé depuis 2018, alors que dans le même temps le journal a perdu plus de 25.000 exemplaires vendus en moyenne jour (de 92.000 à 65.000). Les 30 suppressions de postes au sein de la rédaction, qui se traduiront par des non renouvellements de CDD, représentent la moitié des réductions d'effectifs demandées par le nouvel actionnaire, soit 61 emplois au total sur les 610 que compte le journal, toutes professions confondues. Depuis septembre 2022, 64 journalistes de La Provence, jusqu'alors détenue par le groupe Bernard Tapie (en liquidation judiciaire), ont demandé à bénéficier de la clause de cession, un dispositif permettant de quitter un média avec des indemnités lors d'un changement de propriétaire.