"Notre succès est le triomphe de l'antibuzz"
Philippe Val, directeur de France Inter, a répondu aux questions de CB News suite à la vague d'audience radio publiée hier par Mediamétrie. Sur cette vague d'avril à Juin 2012, Inter gagne 450 000 auditeurs en un an (+8%), affiche une audience cumulée de 11% (+0,8% sur un an) et une part d'audience de 10,6%. De bons résultats, trois ans après une arrivée mouvementée.
CB News : Quels enseignements tirez-vous de cette bonne santé de France Inter ?
Philippe Val : Ces chiffres démontrent que le pari selon lequel les contenus sont plus importants que le marketing est un pari payant. Ils montrent également que les auditeurs viennent chez nous en confiance. Ils font confiance à Patrick Cohen sur la Matinale pour avoir une information complète et de qualité. Il en va de même pour toutes les autres émissions de la grille. Ces succès (Cohen, Evin, Clarke etc...) sont le triomphe de l'antibuzz, ce ne sont pas des chiffres basés sur un succès obtenu suite à du buzz et du scandale. Notre antenne est fondée sur l'offre et la confiance.
CB News : France Inter gagne aussi de nombreux auditeurs sur le week-end. Allez-vous le renforcer encore ?
Philippe Val : Sur le week-end, notre idée - avec Laurence Bloch- de radio de l'offre fonctionne encore mieux en effet. Nous avons gagné un million d'auditeurs sur un an. Les émissions de Jean-Claude Ameisen ou de Guillaume Gallienne démontrent que cette politique de l'offre fonctionne. Nous ne sommes pas là pour flatter les bas instincts, mais pour élever l'auditeur.
CB News : Le point noir de l'année de France Inter est l'échec des Affranchis d'Isabelle Giordano. Elle a échoué à remplacer Stéphane Bern. L’émission s'arrête à la rentrée par quoi allez-vous la remplacer ?
Philippe Val : Rien n'est arrêté pour le moment. Cela va se décider dans les 48h. Le format sera d'environ 1h30 et ce sera une émission d'accueil. Par contre, le fond changera radicalement. La radio a longtemps eu une tradition d'émissions d'accueil qui parlent aux gens. C'est vers cela que l'on veut aller. Le music-hall par exemple. En un mot : cette case sera un show plutôt qu'un talk-show. Elle parlera à l'auditeur et ne restera pas dans l'entre-soi.
CB News : On parle de Frédéric Lopez pour animer ce programme...
Philippe Val : C'est en effet un bon candidat...
CB News : Question plus personnelle. Vous êtes arrivé à Inter dans un contexte tendu. Votre légitimité a été mise en cause. Ces chiffres vous aident-ils à conforter cette légitimité ?
Philippe Val : Cette question de la légitimité ne me tracasse pas. Je suis arrivé ici avec des convictions et une idée précise de ce que nous devions faire de France Inter. Elles sont d'ailleurs en harmonie avec le cahier des charges de cette radio de service public. J'ai toujours avancé avec mes convictions. La question de la légitimité est météorologique et varie en fonction des saisons, et parfois, en fonction des chiffres.