Libération : les salariés déplorent le manque de moyens alloués par Altice

Liberation

Les salariés de Libération ont déploré lundi "la faiblesse des engagements financiers" de leur actionnaire Altice, dans le cadre d'une fondation, qui ne leur permettront pas, selon eux, de garantir la pérennité éditoriale et économique du titre. Alors que le transfert de Libération vers un "Fonds de dotation pour une presse indépendante" sera effectif jeudi, les salariés se disent "particulièrement préoccupés par la faiblesse des engagements financiers annoncés par Altice", selon un texte adopté à l'unanimité en assemblée générale. Depuis que sa création a été annoncée en mai par Altice, ce fonds censé garantir l'indépendance de Libé suscite des interrogations chez les salariés. Ils estiment notamment que "le fonctionnement économique et la viabilité du fonds de dotation restent incertains". Altice a promis un abondement financier à hauteur de 13 millions d'euros, "une somme inférieure aux besoins de financement jusqu'en 2023 estimés par le nouveau directeur général Denis Olivennes, eux-mêmes sous-évalués par rapport aux besoins réels de Libération", déplorent les salariés dans le texte. "Selon les élu.e.s et les experts qu'ils et elles ont mandatés, les besoins nécessaires à la poursuite du développement du journal et à son retour à l'équilibre sont au moins deux fois supérieurs", poursuivent-ils. Pour les salariés, l'enveloppe est "d'autant plus insuffisante qu'elle doit financer, outre les dépenses courantes, des frais exceptionnels liés notamment aux conséquences économiques de la crise sanitaire, au futur déménagement, à la clause de cession à venir et aux nouveaux projets éditoriaux". Ils "exigent du groupe Altice une augmentation du montant de l'abondement financier" et "se réuniront de nouveau en assemblée générale mercredi midi pour définir les suites à donner". Ils regrettent en outre que les discussions portant sur la gouvernance du projet n'aient "pas abouti à ce stade" et maintiennent leur volonté "de renforcer l'indépendance de la rédaction et sa participation à la gouvernance du journal, comme l'actionnaire et la direction l'avaient eux-mêmes proposé".

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