Libération : 12 millions € et ça repart ?

La direction du journal Libération estime qu'il faut 12 millions d'euros pour faire repartir le journal au bord de la faillite, a-t-on appris vendredi de source syndicale, mais les salariés restaient dans le flou après un comité d'entreprise sur les moyens d'y parvenir. "La direction nous a donné le montant de 12 millions d'investissements nécessaires. Mais qui apporterait l'argent ? Quand et comment est-ce qu'il arriverait ? Aujourd'hui, on n'a aucune précision sur ces questions", a confié une source syndicale à l'AFP à l'issue d'une réunion du comité d'entreprise du journal vendredi, qui a duré plus de trois heures. Un montant de cet ordre "serait nécessaire pour remettre le journal à flot et financer les projets de développement",  confirme une source proche de la direction, indiquant que celle-ci "travaille à un tour de table avec d'autres investisseurs pour mobiliser ce montant". "Dès le mois de mars, des financements seront mobilisés pour pouvoir continuer l'activité et mener sereinement les négociations sur le tour de table", a indiqué pour sa part François Moulias, nouveau président du directoire du journal. "Je n'ai pas donné de délai, mais j'ai dit que mon objectif est d'avoir quelque chose qui commence à se structurer courant avril", a-t-il ajouté.

Un journal fort pour soutenir la marque

Vendredi dernier, les salariés avaient déclenché un droit d'alerte pour interroger la direction sur la situation économique du journal. Ils avaient remis à une liste de 35 questions précises à François  Moulias auxquelles la direction a répondu par écrit. Au cours du comité d'entreprise vendredi, les représentants du personnel ont passé en revue les réponses apportées. "On leur a demandé des explications, notamment sur les montages financiers qui seraient prévus avec les nouveaux investisseurs", a indiqué Fatima Brahmi, déléguée syndicale CGT du journal, soulignant qu'un certain nombre de questions restaient sans réponses satisfaisantes. "La visibilité, on estime qu'on ne l'a pas". François Moulias a opposé un "démenti formel" aux rumeurs selon lesquelles les actionnaires voudraient séparer la marque du journal. "Cela n'a pas de sens, il nous faut un journal fort pour soutenir la marque, qui fait partie du fonds de commerce", a-t-il dit. Il a aussi souligné que l'éventuel apport de l'immeuble à la société du journal Libération serait un processus long. Une réunion d'information des salariés sur ces questions, prévue initialement vendredi après-midi, a été reportée à ce lundi.

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