Jacques Aschenbroich à la présidence d’Orange : le conseil d'administration valide
La candidature à la présidence d'Orange de Jacques Aschenbroich, 67 ans, actuellement à la tête de Valeo, a été validée mercredi par le conseil d'administration du groupe de télécoms, a annoncé l'entreprise. Soutenue notamment par l'État, premier actionnaire d'Orange, sa nomination devra encore être entérinée par l'assemblée générale des actionnaires, le 19 mai, "à l'issue de laquelle le conseil se réunira afin de l'élire président non exécutif du groupe", a indiqué Orange dans un communiqué. Le départ contraint de Stéphane Richard, PDG d'Orange depuis 2011, condamné en novembre dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais, a précipité la nomination d'une nouvelle direction, dans le cadre d'une gouvernance dissociée.
Christel Heydemann, 47 ans, a ainsi été nommée fin janvier au poste de directrice générale d'Orange pour une prise de fonction le 4 avril. Elle a été "associée à tout le processus concernant le choix du futur président", a-t-on assuré au sein du groupe, précisant que "chacun sera dans son rôle" dans ce futur binôme "solide et complémentaire" à la tête d'Orange. Plusieurs groupes dont l'État est actionnaire ont mis en place une telle gouvernance, comme Renault, après le départ de Carlos Ghosn, ou Engie, où Gérard Mestrallet est passé en 2016 du poste de PDG à celui de président non exécutif.
M. Aschenbroich, qui dirigeait l'équipementier automobile Valeo depuis 2009, en a cédé les rênes opérationnelles fin janvier, ne conservant que la présidence. Son mandat court jusqu'en mai 2023. Mais, pour aller au bout de son mandat de quatre ans à la présidence d'Orange, il dépassera nécessairement la limite d'âge, que les statuts de l'entreprise fixent à 70 ans. En pratique, le conseil d'administration d'Orange souhaite présenter à l'assemblée générale une modification des statuts pour qu'un mandat puisse se terminer au-delà de l'âge limite, a annoncé l'entreprise. Les salariés actionnaires, qui détiennent près de 7% du capital et 10% des droits de vote, ont cependant déjà indiqué vouloir voter contre une telle modification lors de l'assemblée générale. Tout changement des statuts requiert le vote de la majorité des deux tiers pour être approuvé. L'État détient près de 23% des actions d'Orange et contrôle autour de 29% des droits de vote.