Fusion Vivendi-Lagardère : Bruxelles examine des soupçons de prise de contrôle anticipée

Vincent Bolloré

Vincent Bolloré

La Commission européenne examine des soupçons de prise de contrôle anticipée de Lagardère par Vivendi en infraction aux règles de l'UE sur les concentrations entre entreprises, a indiqué vendredi à l'AFP une porte-parole de l'exécutif européen.

La Commission a autorisé le 9 juin Vivendi, le groupe du milliardaire Vincent Bolloré, à absorber son ancien rival Lagardère, à condition de céder sa filiale édition et le magazine Gala. Or si une fusion de dimension européenne est mise en œuvre avant d'obtenir le feu vert de la Commission, qui veille au respect de la concurrence dans l'UE, cette dernière peut imposer des amendes allant jusqu'à 10% du chiffre d'affaires total réalisé par les entreprises concernées. "Concernant le dossier Vivendi-Lagardère, la Commission a été informée d'allégations de prise de contrôle anticipée ("gun jumping"), rapportées dans la presse. La Commission peut confirmer qu'elle examine la question", a indiqué une porte-parole à l'AFP, sans donner plus de détails, soulignant qu'il ne s'agissait pas à ce stade d'une enquête formelle.

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a réclamé une enquête approfondie. "Compte tenu des nombreux signaux attestant d'une emprise croissante de Vincent Bolloré sur les médias du groupe Lagardère avant même la validation du rachat, il est étonnant qu'une enquête pour prise de contrôle anticipée n'ait pas été lancée plus tôt", a estimé le secrétaire général de RSF Christophe Deloire.  L'ONG pointe "les changements importants intervenus notamment dans les rédactions du Journal du Dimanche (JDD) et de manière plus prégnante encore à Paris Match".

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