franceinfo: dans le grand bain
Au pas de charge. franceinfo:, la nouvelle chaîne d'info publique, s’est enfin révélé jeudi soir, 20h, sur le canal 27 de la TNT, après avoir fait ses premiers pas mercredi sur le web. C'est la première fois depuis le démarrage de France 24 en 2006 que le secteur audiovisuel public (Radio France, France 24, l'INA et France Télévisions) lance une nouvelle chaîne de télévision, qui compte bien se faire une place face aux trois autres télés en continu BFMTV, LCI et i-Télé. "On va faire autrement et autre chose (...) Les sujets seront approfondis, il y aura de la pédagogie, par rapport à la sensation", a promis jeudi sur Europe 1 Germain Dagognet, en charge du projet à France Télévisions. "On s'adresse à ceux qui cherchent l'information en mobilité". Au 3ème étage de l'immeuble de France Télévisions, l'"atrium", plateau flambant neuf, abrite la rédaction et le plateau des JT. Au milieu, deux canapés gris ; au mur, une tablette tactile géante, un peu partout, des mini-caméras automatiques dernier cri et quelques écrans gigantesques où s'affichent les informations en continu réalisées par l'équipe web. C'est là que Louis Laforge, qui a notamment présenté "Des Racines et des Ailes", a inauguré mercredi soir le tout premier JT visible à l'extérieur, après un mois de répétitions. "Vous regardez, je dis bien regardez, franceinfo :", a-t-il lancé fièrement.
Franceinfo: est un projet trimedia : à la fois une radio, l'ex "France Info" remaniée, un site web fusionnant ceux de France Info et de France Télévisions, et une chaîne en continu, gratuite et sans publicité, diffusée sur la TNT, les box et internet. L'antenne bascule constamment entre les studios de la Maison de la Radio, de France 24 et de France Télévisions : les JT à l'heure et à la demie viennent de France Télé, le rappel des titres toutes les 10 minutes vient de la radio et France 24 prend l'antenne la nuit. Sans oublier les modules d'archives préparés par l'Ina. Parmi les innovations, la visibilité de la rédaction à l'écran : le présentateur se déplace en plein milieu des journalistes au travail, dans un brouhaha qui berce un peu l'antenne. Il fait son journal debout, comme une "conversation permanente" avec les téléspectateurs, sauf quand il dialogue avec les invités, assis sur les canapés. "Montrer les coulisses, c'est un choix. Voir des gens au travail est essentiel pour retrouver la confiance des gens, montrer que nous ne sommes pas dans la facilité", commente Hervé Brusini, directeur de la stratégie. Autre nouveauté, des commentaires écrits, rédigés presque en temps réel, apparaissent à chaque instant sur les sujets et reportages, parfois avec un ton décalé. Il y aura également une volonté "de diversité et de parité" à l'antenne, a assuré Germain Dagognet. "Ce projet est un pari de modernité, de singularité éditoriale. Le seul que nous pouvions engager face aux chaînes existantes", conclut Hervé Brusini.