France-Antilles Guadeloupe en redressement judiciaire
Le quotidien France-Antilles Guadeloupe a été placé en redressement judiciaire, jeudi matin, par le tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre ; un administrateur judiciaire a été nommé, a-t-on appris de la direction et de sources syndicales. Cette décision intervient quelques mois après le placement en redressement judiciaire de France-Antilles Martinique, en septembre 2014, où 70 postes avaient été supprimés. Patrick Planchenault, directeur général délégué de France-Antilles Guadeloupe, explique que "la situation économique du quotidien s'est dégradée en 2014 avec une baisse de ses revenus". L'entreprise a été déclarée en cessation de paiement le 17 avril. Patrick Planchenault ajoute : "on se met dans les conditions de reconquérir nos marchés et retrouver des couleurs, de sortir d'un état de crispation de notre trésorerie". Selon une source proche du dossier, le chiffre d'affaire de la société aurait baissé d'environ 980 000 euros en 2014 par rapport à 2013. Willy Anastase, délégué UTT UGTG à France-Antilles Guadeloupe, craint "une vingtaine de licenciements" sur les 127 salariés que compte la société. "La cessation de paiement, pour nous, n'était pas avérée", déplore-t-il. Marc Armor, délégué syndical SNJ, craint lui aussi, sans "aucun doute", des suppressions de postes : "on ne se fait aucune illusion [...] tout ce qu'on peut souhaiter c'est qu'au bout de la période d'observation, on renoue avec les bénéfices et une bonne santé financière". "On n'échappera pas à un plan de réorganisation de notre société, par l'optimisation des différents services avec un redéploiement et des compressions de postes, même si c'est trop prématuré d'en parler maintenant", reconnaît la direction. Les départs volontaires seraient privilégiés "dès lors que ça correspond aux besoins". Marc Armor espère que s'il devait y avoir des licenciements, ils concerneraient en effet des "candidats volontaires au départ, avec des conditions qui sont les mêmes qu'en Martinique". Dans le cas contraire, "c'est évident que ca va dégénérer", précise-t-il. En Martinique, où 70 personnes ont quitté l'entreprise, les indemnités légales avaient été doublées voire triplées en fonction de l'ancienneté, selon une source syndicale. Les salariés devraient en savoir plus sur les mesures précises envisagées dans le cadre de ce redressement judiciaire le 25 juin prochain, alors qu'une rencontre est prévue au tribunal de commerce avec l'administrateur et la direction. En attendant, la direction précise que les salaires du mois d'avril seront versés par le fond de garantie des salaires (AGS) et que le journal, qui fête ses 50 ans cette année, sera bien en kiosque samedi.