Fin de la Revue du crieur, cocréée par Mediapart et La Découverte
Les deux entreprises entendent toutefois continuer à collaborer et "prolonger l'esprit" de la revue "sous d'autre formes".
La Revue du crieur, publication engagée très à gauche cocréée en 2015 par Mediapart et les éditions La Découverte, va s'arrêter au bout de 25 numéros, annonce-t-elle dans son ultime éditorial. L'arrêt de la revue est notamment dû à "des conditions économiques qui font que les ventes au numéro se réduisent", a indiqué une porte-parole de La Découverte à l'AFP. "La fin de cette aventure se fait sans crier victoire tant la bataille culturelle, face à des forces réactionnaires munies de bazookas médiatiques, demeure essentielle", est-il écrit dans l'édito qui ouvre le dernier numéro, à paraître le 14 novembre. Il consacre un long dossier à "La solitude de Gaza", avec en couverture un dessin de personnage qui crie (logo de la revue), coiffé d'un keffieh palestinien. Au sommaire, des articles de l'essayiste Mona Chollet ou encore de l'architecte israélien Eyal Weizman.
"Prolonger l'esprit" de la revue
Dédiée aux "idées et à la culture", la Revue du crieur était un "mook" (mélange de magazine et de livre), format introduit en France en 2008 par la publication XXI et qui souffre économiquement aujourd'hui. Vendue uniquement en version papier, en librairie (15 euros, 150 pages environ) et sur abonnement, la Revue du crieur s'écoulait selon La Découverte à quelque 5 000 exemplaires par numéro. Ces dernières années, elle était publiée deux fois par an (contre trois fois initialement). "Il y avait un vrai enthousiasme, une vraie envie autour de cette revue, et cela fait trois ou quatre numéros qu'on se disait qu'il fallait savoir s'arrêter", a poursuivi la porte-parole de La Découverte.
Mediapart et La Découverte entendent toutefois continuer à collaborer et "prolonger l'esprit" de la revue "sous d'autre formes", de façon "plus souple" et avec une périodicité "moins régulière". Au fil de ses 25 numéros, la Revue du crieur a notamment consacré des dossiers aux "idéologies des extrêmes droites contemporaines", à la transidentité, à la guerre en Ukraine ou aux religions.