Le climat au coeur du 35e Visa pour l'image

Visa pour l'image Perpignan
(© JC Milhet - CRTL Occitanie)

La 35e édition du festival international de photojournalisme Visa pour l'image aura pour thème central le climat.  Du 2 au 17 septembre à Perpignan, l’événement proposera aux visiteurs un focus sur l'impact du dérèglement climatique avec les images de Giles Clarke, Sandra Mehl, Ian Berry ou encore James Balog. Ce dernier met depuis quarante ans en image la disparition des habitats naturels des animaux, des arbres anciens et gigantesques qui font figure de survivants, mais aussi incendies, exploitations minières et fonte des glaciers. Nick Brandt témoigne pour sa part de l'impact sur l'humain avec ses portraits de personnes dont maisons et moyens de subsistance ont été détruits par les sécheresses ou les inondations au Zimbabwe, au Kenya, en Bolivie.  

"Ça fait des années qu'on dit que la maison est en train de brûler, mais on n'a toujours pas bougé ! Il va falloir qu'on s'adapte : le changement climatique devient un problème urgent et si Visa peut aider à ce que les gens en prennent conscience, ce serait pas mal", a déclaré à l'AFP le directeur du festival Jean-François Leroy.  

Témoin des crises humaines 

D'autres sujets d'actualité seront au programme comme la crise des migrants.  "A force de donner des chiffres de morts et de disparus en mer, ils deviennent des statistiques et nous voulons montrer que derrière ça, il y a des humains qui souffrent et qui prennent des risques insensés pour s'accorder une vie meilleure", souligne Jean-François Leroy. Pour illustrer ces problématiques, le photojournaliste Michael Bunel montre par exemple "la route migratoire la plus meurtrière du monde" en Méditerranée. 

La guerre en Ukraine ou les révoltes en Iran seront aussi d’actualité avec par exemple une exposition collective de photographes quasiment tous anonymes : "ce sont des photos qu'on a récupérées sur les réseaux sociaux ou par VPN et c'est une première à Visa, mais parce qu'en Iran, il n'est plus possible de travailler", de s'identifier comme photographe, précise le directeur du festival.  

La place de l’IA 

Au total, 24 expositions et six soirées de projection, en accès gratuit, ainsi que des débats et rencontres avec les photographes sont prévus pour cette édition. L'intelligence artificielle sera par ailleurs le thème d'une des tables rondes, Jean-François Leroy estimant que si l'IA "va forcément changer des choses pour les photographes d'illustration". Quant aux photos d'actualité, qui doivent "appréhender la réalité du terrain, ça ne remplacera jamais l'oeil humain, la sensibilité humaine". 

Faisant le bilan des 35 années de Visa, son directeur note qu'elles ont été marquées par "la révolution du numérique", l'accélération de la vitesse de transmission des images, mais "ce qui n'a pas changé, c'est l'engagement des photographes et leur talent". Les différents prix du festival seront remis à partir du 6 septembre, dont le Visa d'or News le 9 septembre.

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