BFMTV : un nouveau studio, des programmes, "BFM2" et quelques ambitions
La consigne était stricte : c’est sans sac et manteau pour ne pas potentiellement rayer le nouveau lieu officiellement à l’antenne ce lundi 4 septembre, sans café à la main, que le nouveau studio de BFMTV (13 caméras) a été révélé jeudi lors de sa conférence de presse de rentrée. Pour Marc-Olivier Fogiel, directeur général, il s’agit là de la « matérialisation de ce qu’est aujourd’hui BFMTV : une chaine généraliste d’information, une chaine mâture avec une marge de progression » qui peut se revendiquer première chaîne d'information avec une part d'audience (PDA) toutefois en recul de 0,2 point sur un an pour la saison 2022-2023, à 3,1%, devant CNews (2,2%, +0,1 point) et LCI, qui a gagné 0,6 point à 2% de PDA. « Nous sommes peut-être contesté, mais nous sommes un leader incontestable », abonde Hervé Béroud, directeur général délégué, chargé de l’information et du sport. « Nous avons transformé le groupe », insiste pour sa part Arthur Dreyfuss, président d’Altice Media, « nous sommes des médias de communion. Nous participons à la vie du pays, à sa compréhension », englobant ainsi la marque RMC.
Laurent Ruquier en vedette
Si certains journalistes ont quitté le navire BFM pour d’autres cieux avec cette nouvelle saison (Pascale de La Tour du Pin, Jean-Baptiste Boursier,…) de nouvelles têtes ont fait l’actu, et pas des moindres. Ainsi, l’ancien animateur de France 2 Laurent Ruquier prendra-t-il notamment les rênes de « 20H de Ruquier » (lundi au jeudi de 20h à 21h), une émission de débat et d'information diffusée du lundi au jeudi, en collaboration avec l'ex-journaliste de LCI Julie Hammett. Cette dernière animera par ailleurs « Le 90 Minutes » du mardi au jeudi (20h30-22h) et « Ligne rouge » le lundi (21h-22h). L'émission devrait débuter fin septembre-début octobre, a indiqué M. Beroud. « J'avais envie de trouver un nouveau défi », a commenté M. Ruquier. « On reviendra sur les deux ou trois gros sujets de la journée, j'essaierai aussi de sortir de ces sujets-là pour apporter de l'information supplémentaire », a ajouté celui qui est également l'animateur des Grosses têtes sur RTL, soulignant qu'il a « toujours eu le nez plongé dans les journaux dès 6H du matin ».
Parmi les nouveaux rendez-vous : « Week-end 3D » présenté par François Gapihan (vendredi 19h-20h30 ; samedi 18h-20h) ; « Le 120 Minutes » animé par Ronald Guintrange (samedi et dimanche entre 20h et 22h) ; « C’est pas tous les jours dimanche » proposé par Benjamin Duhamel (18h-20h). Parallèlement, certains programmes voient leurs horaires évoluer : « Le Dej Info » d’Ashley Chevalier du lundi au vendredi entre 12h et 15h ; « Calvi 3D » avec Yves Calvi (lundi au jeudi entre 18h50 et 20h30 et à partir d’octobre entre 18h50 et 20h). Les habitués de la chaine retrouveront à nouveau le tandem Adeline François-Christophe Delay du lundi au vendredi pour « Première édition » (6h-8h30), « Face à face » avec Apolline de Malherbe en simultané sur RMC du lundi au vendredi (8h30-9h) ou encore « Le Live Toussaint » avec Bruce Toussaint du lundi au vendredi (9h-12h), « L’aprem Info » avec Pauline Simonet du lundi au vendredi (15h-16h50), « BFM Story » avec Alain Marschall et Olivier Truchot de 16h50 à 18h50 (du lundi au jeudi) et « 22h max » avec Maxime Switek du lundi au jeudi (22h-00h).
Le projet « BFM 2 »
Côté numérique, BFM a révélé jeudi un nouveau projet pour l’heure baptisé « BFM 2 », qui a pour ambition de permettre de voir « l’autre actualité », explique Marc-Olivier Fogiel, celle qui n’est pas retransmis sur BFMTV ou quand « l'actualité s'entrechoque ». Autre nouveauté, la production de reportages pour les réseaux sociaux par le reporter Tanguy de Lanlay, visage de BFM Paris.
BFM Régions grandira
Par ailleurs, les 10 chaînes locales de BFMTV sont à nouveau disponibles depuis le début de la semaine via les box des abonnés Orange, a annoncé Arthur Dreyfuss, qui en étaient privés depuis un an en raison d'un conflit financier. Un nombre de chaines locales qui pourrait grandir, souhaite le dirigeant d’Altice Media, pour pouvoir à terme couvrir l’ensemble du territoire. Si la réglementation ne permet pas pour l’heure aux chaines locales de dépasser certains seuils de couverture, freinant de fait la volonté d’expansion d’Altice Media, le groupe se dit néanmoins prêt à ouvrir des chaines locales hors de la TNT. Interrogé sur la rentabilité de ces chaines, M. Dreyfuss a indiqué « qu’au global des 10 chaines actuelles, le pôle BFM Régions est à l’équilibre financier ». Mais « notre volonté est qu’elles le soient toutes individuellement », assène-t-il encore.
Toutes les opportunités seront saisies
Enfin, alors que l’ARCOM a annoncé le 17 juillet dernier le lancement d’une consultation publique préalable à l’attribution de fréquences pour la diffusion de 15 chaînes de la TNT nationale (dont BFMTV) en 2025, Arthur Dreyfuss le dit sans ambages : « nous voulons être reconduit ». Si Altice Media candidatera sur d’autres fréquences, il botte en touche : « nous travaillons toutes les options : acheter dans le cadre d’une consolidation ou être candidat. Nous avons des projets, des idées ». Quoi qu’il en soit, pour lui, « notre objectif est d’avoir plusieurs chaines. Nous saisirons toutes les opportunités », réitérant par ailleurs sa position sur les rumeurs de vente d'Altice Media : « nous ne sommes pas à vendre ». Les messages sont lancés…