Arnaud Lagardère : « je redresserai Europe 1 »…
Le groupe Lagardère « ne vendra pas Europe 1 ». Son président depuis 2 ans, Arnaud Lagardère, s’est montré ferme vendredi, interrogé par les actionnaires du groupe Lagardère lors de son assemblée générale. Pour lui, ce serait « trop facile », soulignant que « la difficulté ne nous amuse pas, mais elle fait partie de notre métier ». Il faut dire que la station est depuis plusieurs saisons en souffrance continue, atteignant son point le plus bas lors de la dernière vague de la 126 000 Radio de Médiamétrie, avec un inédit 5,9% d’audience cumulée, perdant 1,5 million d’auditeurs en 5 ans. S’il s’avoue « triste des résultats », il n’en reste pas moins « optimiste et heureux d’avoir la progression en tête, notre vrai objectif. Je redresserai Europe 1 », assène-t-il. En attendant, il compte se laisser le temps de voir les « répercussions » de la grille concoctée par son vice-président Laurent Guimier. « Certains regrettent que je le fasse trop tard, alors que l’on me disait en avril 2017 que j’avais recruté Frédéric Schlesinger (le prédécesseur de M. Guimier, ndlr) trop tôt. Nous sommes un peu schizophrène dans le monde des médias », ironise-t-il.
Des études marketing pour comprendre
Il rappelle au passage qu’il « a pris la présidence » d’Europe 1 parce qu’il « voulait montrer que le groupe y était attaché et dire clair et fort qu'on ne laisserait pas tomber cette maison ». Cependant, il concède n’avoir « ni le temps ni le talent d’être opérationnel sur les programmes et le plan d’affaires » de la station. Mais il se dit « déterminé à trouver une forme de solution. Je crois en avoir, je vais en parler à Laurent Guimier ». Parmi les pistes, il indique qu’Europe 1 a passé ces derniers mois à faire « beaucoup » d’études marketing pour comprendre : « pourquoi les auditeurs sont partis, pourquoi ceux qui sont là sont-ils restés, pourquoi les gens voudraient bien revenir si…, et pourquoi ils ne veulent pas revenir ? ». Arnaud Lagardère ne s’en cache pas : « nous essayons de comprendre, nous sommes en plein dedans ».
De moyens financiers « s’il le faut »…
Les salariés d’Europe 1 ont adopté une motion de défiance le 18 avril, dans laquelle ils dénonçaient une "non-stratégie" de la part de M. Lagardère. Les salariés ont adressé une nouvelle lettre ouverte à leur PDG jeudi, dénonçant de nouveau son "absence criante de stratégie" face à l'effondrement des audiences. Ils ont par ailleurs regretté qu'Arnaud Lagardère ne leur ait pas encore répondu, et lui demandent de venir les rencontrer dans les locaux de la station. « Je voulais avoir tous les éléments de réflexion en tête avant d’aller aller voir les salariés d’Europe 1 : leur exprimer ma fierté quel que soit les résultats, leur dire ma détermination à ce que tous les moyens en temps et en argent, s’il le faut, soient mis en œuvre pour redresser cette maison, sans aucun état d’âme ».