L’AFP veut intensifier ses actions de fact-checking avec Facebook
L'Agence France-Presse va renforcer sa participation au programme mondial de "fact-checking" de Facebook, et discute notamment de son extension à un pays du monde arabe, a annoncé lundi son PDG Fabrice Fries lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes médias (AJM). Il a ainsi réaffirmé sa volonté de faire de l''AFP "un, voire le référent mondial en matière de lutte contre les fake news", l'un des deux grands axes de développement de l'Agence, aux côtés de l'image. C'est un domaine dans lequel l'AFP "a pris de l'avance par rapport à ses concurrents directs Reuters et AP", a-t-il poursuivi, précisant que l'AFP avait désormais une vingtaine de journalistes affectés à la vérification. "Cela monte en puissance", a-t-il souligné, rappelant que l'AFP avait signé ces derniers mois de nouveaux contrats étendant sa participation au programme mondial de "fact checking" de Facebook, et précisant que cette activité avait généré un chiffre d'affaires d’un million d'euros sur huit mois". "On est en train de négocier avec Facebook une extension, notamment au Moyen-Orient", a précisé M. Fries, soulignant que cela porterait à cinq les langues concernées par ce dispositif, pour quatre actuellement (français, anglais, espagnol et portugais). Interrogé sur l'efficacité du "fact-checking" contre la désinformation, M. Fries a rappelé que, selon les calculs de Facebook, son programme permettait de réduire de 80% la visibilité des contenus jugés faux, mais que cela ne suffirait pas à éradiquer ce problème. "C'est un tout début, mais c'est un phénomène d'une telle ampleur qu'on n'en est pas encore à être optimistes, sûrement pas. On représente un élément d'une réponse beaucoup plus complexe, mais on est fiers de représenter un élément de la réponse car on considère que c'est le cœur de la nouvelle mission de l'AFP", a-t-il estimé.
Avec son programme de "fact-checking" lancé fin 2016, Facebook cherche à combattre la diffusion de fausses informations ou "fake news" en rémunérant des journalistes de plusieurs médias, qui se chargent de vérifier la véracité de contenus partagés sur le réseau social et soupçonnés d'être faux. Le réseau prend ensuite des mesures pour limiter la viralité des contenus jugés faux ou trompeurs, notamment en signalant le travail de vérification effectué aux utilisateurs qui les partagent. Dans le détail, l'AFP participe déjà à ce programme de Facebook dans 13 pays, à savoir l'Afrique du Sud, le Brésil, le Canada, la Colombie, la France, l'Inde, l'Indonésie, le Kenya, le Mexique, le Nigeria, le Pakistan, les Philippines et le Sénégal.