54% des Français pensent qu’il y a détérioration de la qualité de l’information livrée par les journalistes

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Trop partiaux, les journalistes ? C'est ce que leur reprochent de nombreux participants à un sondage réalisé pour les Assises du journalisme de Tours, en pleine contestation de la réforme des retraites.    

Plus d'un sondé sur deux (54%) estime que "la qualité de l'information délivrée par les journalistes s'est détériorée" ces dernières années, selon ce "baromètre sur l'utilité du journalisme" réalisé chaque année par Viavoice. Parmi ces personnes, 7 sur 10 (70%) attribuent cette détérioration au fait que "l'information est trop orientée, pas assez impartiale". C'est la deuxième raison invoquée, juste derrière le reproche selon lequel "l'information est parfois fausse et trop vite relayée" (74%). "La question de l'impartialité revient souvent" dans le sondage, indique à  l'AFP Adrien Broche, de Viavoice. « Ça va de pair avec ce qu'on réclame de l'information : puisqu'on réclame une information utile et vérifiée, on exige d'elle qu'elle soit impartiale", poursuit-il.  A la question principale du baromètre, 84% des sondés répondent que le journalisme "est un métier utile". Bien que toujours élevé, ce score est le plus faible en sept éditions, avec une baisse de 6 points par rapport à 2022, juste après l'élection présidentielle. Or, la plus forte baisse s'observe chez "les publics les plus favorables à la réforme des retraites" : cadres (-14 points), 60 ans et plus (-9), retraités (-9).

Cela semble montrer que ces sondés "pointent du doigt une couverture médiatique jugée trop partisane" et "trop dure" de cette réforme, avance M. Broche. La question ne leur a pas été posée directement mais cette "corrélation" est "solide", même si la réforme n'est "sûrement pas" l'unique facteur, poursuit-il. Dans le même ordre d'idées, 7 sondés sur 10 (69%) n'attendent pas de l'information qu'elle conforte ou modifie leur opinion. Pour eux, l'information consiste à "donner les clés de compréhension des phénomènes qui se déroulent" afin de se "construire un avis par des faits", analyse M. Broche. Malgré les critiques, "le goût de l'information est toujours là", relativise-t-il: 95% des sondés disent s'informer au moins une fois par semaine et 69% tous les jours (tous canaux confondus). Le sondage a été réalisé en ligne du 9 au 13 mars sur un échantillon représentatif de 1.001 personnes majeures, selon la méthode des quotas, pour l'édition 2023 des Assises. Il a été mené en partenariat avec France Télévisions, Radio France, Ouest-France et France Médias Monde. Les Assises du journalisme de Tours, rendez-vous annuel de débats et réflexions de la profession, ont lieu depuis lundi jusqu’à samedi.

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