Le ‘Jambon Végétal’ devient officiellement légal
Clap de fin heureux pour un feuilleton qui dure depuis 2022.
Le Conseil d’État a annoncé ce mardi 28 janvier, l’annulation des deux décrets interdisant les dénominations dites "animales" pour les produits végétaux, ainsi que la loi du 12 juin 2020, inconventionnelle. Ce qui signifie qu’elle est contraire au droit européen, et ne pourra donc jamais être appliquée en l’état. Une victoire pour les acteurs du végétal : La Vie, HappyVore et Accro. "Cette décision est un grand soulagement pour la filière végétale française ! Il était impensable de priver les consommateurs de dénominations claires comme 'lardons végétaux', simplement pour satisfaire les lobbies de l’élevage intensif. Que cette interdiction ait ciblé uniquement les producteurs français était par ailleurs particulièrement injuste et inacceptable. Nous venons d’écrire la fin d’une saga juridique qui restera dans l’histoire. Cette victoire est celle du bon sens face aux pressions des lobbies de l’élevage intensif. Nous sommes ravis de pouvoir continuer à appeler nos produits par leurs noms et ce, sans compromis ni absurdité !" commente Nicolas Schweitzer, CEO de La Vie, dans un communiqué.
En juillet 2022, La Vie était déjà au Conseil d’État pour débattre d’un premier décret visant à interdire les appellations “empruntées à la viande". À l'issue de ce premier épisode, le Conseil d’État avait suspendu le décret, estimant qu’il manquait de clarté pour les consommateurs. Or, sous la pression des lobbies, un nouveau décret a vu le jour en 2023, relançant la bataille juridique.
Une campagne commune
Pour célébrer cette décision, et dans les heures suivant l’annonce, un dispositif de communication inédit, en trois temps, a été orchestré par le studio créatif La Vie en partenariat avec HappyVore et Accro:
- Une mise à jour des définitions sur ... Wikipédia. Carrément. Dès l’annonce du Conseil d’État, un collectif de contributeurs réunis autour du projet a actualisé les définitions de termes comme "jambon", "lardons" et "chipolatas" sur Wikipédia pour inclure leurs versions végétales. Cette action symbolique marque une première étape vers l’ancrage de ces alternatives dans le paysage culturel et linguistique.
- La diffusion d’une vidéo humoristique sur les réseaux sociaux publiée sur les comptes des trois marques.
- Et la publication d’une lettre ouverte dans Libération adressée à l’Académie Française...
"Avec nos amis, La Vie et HappyVore, on a voulu marquer les esprits dès la réception de la décision du Conseil d'Etat en faveur du végétal français. On a voulu définitivement ancrer l'idée qu'une merguez, grâce à cette décision, peut désormais faire référence à un produit végétal. Pour cela, on a décidé d'interpeller directement l'Académie Française pour étendre leur définition. On espère retrouver ces nouvelles définitions dès l'année prochaine dans nos dictionnaires" expliquent Guillaume Dubois et Cédric Meston, co-fondateurs d’HappyVore. "Pour intégrer pleinement le végétal dans le quotidien des Français, nous voulons désormais aller au bout de nos convictions et redéfinir les termes de steak, jambon, merguez, … Pour que le végétal devienne une évidence. Ensemble, et avec votre soutien, nous pouvons transformer cette vision en réalité !" poursuit Renaud Saïsset, PDG d'Accro. "Avec nos collègues des Alternatives végétales françaises, nous souhaitions célébrer avec intelligence et humour la légalisation des « steaks » et autres « lardons végétaux » en France. Le français est une langue vivante, elle appartient aux Français et certainement pas aux lobbies de l’élevage intensif. Avec ce coup de comm en temps réel, nous avons voulu envoyer un message fort : les temps changent, les mots aussi. C’est comme ça, c’est la vie" conclut Romain Jolivet, CMO de La Vie