Danone n’affichera plus le Nutri-Score sur ses yaourts à boire
Le groupe agroalimentaire Danone a annoncé mercredi qu'il allait cesser d'afficher le Nutri-Score sur ses yaourts à boire, défavorablement notés depuis un changement du mode de calcul, une marche arrière "inadmissible" pour l'association de consommateurs Foodwatch.
Nous "avons décidé de retirer progressivement le Nutri-Score de nos produits laitiers et d'origine végétale à boire de nos marques à partir du mois de septembre 2024", a indiqué le fabricant dans une déclaration à la presse. Cela concerne les versions liquides des marques Actimel, Danonino, Hi-Pro, Danone ou encore Activia, a précisé un porte-parole à l'AFP. Avec ses pastilles allant du vert au rouge assorties des lettres de A à E, le Nutri-Score renseigne le consommateur sur les bénéfices ou les désavantages pour la santé des aliments en vente en magasin. Danone revendique d'avoir été "pionnier en France" en commençant à apposer cet étiquetage, non obligatoire pour les entreprises, sur ses produits dès son lancement en 2017.
"C'est un outil auquel on a beaucoup cru", poursuit le porte-parole. Mais la mise à jour du mode de calcul, décidée en 2023 par un comité scientifique, est jugée "incohérente" par Danone comme d'autres industriels, qui regrettent que leurs arguments n'aient pas été entendus. Les yaourts à boire sont passés dans la catégorie des boissons plutôt que des aliments, et donc notamment comparés à l'eau, qui seule peut être classée A. Suivent le lait écrémé et demi-écrémé (B), puis le lait entier (C). Avec la révision de l'algorithme, le yaourt à boire pour enfants Danonino, aromatisé et sucré, chute de B à D, "comme une boisson soda sucrée", déplore le porte-parole, remarquant que le yaourt Danonino consommé à la cuillère "reste en B" avec "des valeurs nutritionnelles similaires". Le retrait du Nutri-Score sur certains produits "ne change rien à notre cap de continuer à améliorer la composition de nos produits", assure-t-il.
"Que Danone ne nous fasse plus croire qu'elle se préoccupe de la santé des consommateurs", reproche Audrey Morice, chargée de campagnes de l'association de consommateurs Foodwatch, dans une réaction transmise à l'AFP. L'organisation juge "inadmissible" cette "marche arrière", estimant qu'elle vise à préserver l'"image de marque" du groupe.