Commerce équitable : Les 15-25 ans prêts à s’engager pour demain
À l'occasion de la 19ème édition de la Quinzaine du Commerce Equitable qui se déroulera du 11 au 26 mai 2019 et alors que les jeunes générations se mobilisent pour le climat, l'ONG Max Havelaar France qui sensibilise l’opinion publique et les entreprises, a donné la parole aux 15-25 ans, au travers d’un sondage OpinionWay. L’occasion de découvrir les défis qu’ils voient pour demain et de connaître leurs priorités en matière de consommation responsable.
Face au changement climatique, les jeunes veulent aujourd’hui un avenir préservé. Cela, en majorité sur le plan des inégalités et de la justice économique. S'ils attendent des mesures concrètes de la part des États et de la sphère publique, ils considèrent, là encore, en très grande majorité, que le commerce équitable (et donc la consommation) peuvent être des outils utiles dans la lutte contre ces inégalités.
Le changement climatique et le respect des droits humains en priorité
A la question « quelles sont vos priorités ? », les sondés de l'étude OpinionWay -Max Havelaar France (15-25 ans) évoquent en premier lieu, la lutte contre le changement climatique (47%). L’étude mentionne aussi une préoccupation de la jeunesse pour la question du respect des droits humains (36% d’interviewés). S’ajoute à cette liste, la nécessité d'offrir des conditions de travail décentes pour tous (32%), le fait de payer un prix plus juste aux producteurs agricoles et de protéger ceux qui ont une plus petite activité (31%). Un enjeu plus marqué chez les 22-25 ans (36% contre 31% pour l'ensemble), que chez les 15-17 ans (25%). C'est sans oublier la mention des catégories dites populaires (43%). L’étude réalisée en avril 2019, évoque également la nécessité de changer ses modes de consommation avec 27% des jeunes, presque à égalité, sur la question de la promotion des énergies renouvelables (25%).
Enfin, il y a le besoin de rendre l'agriculture plus respectueuse de l'environnement (24%). Dernier critère au tableau : l'évasion fiscale ; soit la thématique la moins citée : seuls 14% des jeunes interrogés la perçoivent comme une action plus importante que les précédentes. « Nous sommes positivement surpris de voir que la justice économique est si haut dans leurs priorités pour l'avenir. Les jeunes semblent ne pas vouloir d'un modèle de société qui foulerait aux pieds les droits et conditions de travail des plus faibles, tels les petits producteurs agricoles. Ce sondage confirme d'autres signaux sur le changement de mentalité d'une jeunesse plus concernée qu'auparavant ! », décrypte d’ailleurs Blaise Desbordes, le directeur général de Max Havelaar France.
Plus de la moitié des jeunes sont confiants en l’avenir
Mais peut-on vraiment changer les choses pour le futur ? Oui, répondent 71% d’entre eux selon le sondage OpinionWay, considérant qu’il est possible de transformer le système économique actuel, en vue de réduire les inégalités. Plus d'un jeune sur cinq (21%) considère même qu'il est possible de transformer le système économique actuel, contre 5% qui pensent que « la mondialisation ne peut pas être transformée », poursuit Blaise Desbordes. Dans ce contexte, les attentes de la jeune population s’expriment avant tout envers les acteurs institutionnels. 64% d'entre ces jeunes justement, attendent que les institutions politiques apportent des mesures concrètes de transformation de la mondialisation : les États d'abord (42%), devant l'UE (13%) et les organisations mondiales comme l'ONU (9%). Viennent ensuite l’attente à l'égard des citoyens (14%) et des entreprises (10%).
DU commerce équitable pour lutter contre les inégalités
Pour en revenir au commerce équitable, l’étude d’OpinionWay révèle que 87% des jeunes de 15 à 25 ans, considèrent celui-ci comme un moyen utile de lutte contre les inégalités dans la mondialisation économique. S'il y a quasi-consensus sur ce point, les plus jeunes (15-17 ans) sont les plus convaincus de son utilité (91%), tout comme ceux et celles qui se sentent politiquement proches de La République en Marche (95%), ou des écologistes (98%). Mais comment expliquer un si fort intérêt au sujet, tous âges et horizons confondus ? Probablement autour et avec une approche de la consommation différente des aînés, plus adossée au numérique, plus volatile, mais aussi plus consciente. Les jeunes ont donc conscience de leur réel pouvoir de consommateur et de leur impact et ont compris qu'acheter en 2019 c'est un peu comme voter pour le monde que l’on souhaite.
Les jeunes en attendent beaucoup des marques et des commerces
Dans ce but, les sondés attendent un certain engagement de la part des marques (chez qui ils consomment). Qu’elles proposent notamment des produits qui rémunèrent mieux les producteurs, à 52% des avis. Un souhait exprimé à 57% chez les 15-17 ans, contre un pourcentage allant de 48% à 51% pour les jeunes de 18 ans et plus. Dans l'ensemble, tous souhaitent aussi que le nombre de produits équitables augmente dans les lieux publics. Les cantines universitaires, les hôpitaux et les administrations pourraient par exemple participer à ce type d’initiatives, pour 46% d’entre les participants. Et plus d’un tiers, soit 34% d’entre eux aimeraient trouver plus de produits équitables dans les magasins. Une envie de prendre part à l'action qui concerne la majorité des sondés puisque beaucoup aimeraient changer les règles du commerce mondial et faire intégrer le commerce équitable dans les programmes d'éducation pour développer les consciences (le souhait de 31% d’entre eux). Des propositions qui les poussent également à agir personnellement puisque 79% des sondés déclarent à OpinionWay, être « prêts à s'engager pour soutenir le commerce équitable » avec une moyenne de filles plus nombreuse que celle des garçons (82% contre 76%). Près d'un quart (24%) se dit également prêt à se mobiliser pour cette forme de commerce alternatif. Quant aux jeunes indiquant une préférence politique, ils sont également 97% à se dire prêts à s'engager (projets toutefois non mentionnés).
Méthodologie : étude réalisée auprès d'un échantillon de 1005 personnes, représentatif de la population française de 15 à 25 ans, constituée selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d'âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d'agglomération et de région de résidence. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne sur système de Computer Assisted Web Interview et ce du 4 au 9 avril 2019.